Depuis sa récupération dans le désert de l’Utah, la capsule d’OSIRIS-REx est « purgée » avec de l’azote. Ce flux est étroitement surveillé et ne doit pas s’arrêter. La protection des échantillons d’astéroïde en dépend.

Les échantillons d’astéroïde de la Nasa sont en sécurité à Houston. Après l’atterrissage de la capsule d’OSIRIS-Rex sur Terre, dans le désert de l’Utah, l’agence spatiale a transporté la précieuse cargaison jusqu’au Centre spatial Lyndon B. Johnson. Le 25 septembre 2023, la Nasa a confirmé que les échantillons, collectés sur l’astéroïde Bennu, étaient bien arrivés à leur « domicile permanent ». Un laboratoire leur est spécialement dédié au centre spatial texan.

L’une des premières manipulations menées sur la capsule, peu après son arrivée sur Terre, a consisté à la relier à un flux émettant en continu de l’azote. Cette « purge à l’azote », comme la décrit la Nasa, est « une des tâches les plus critiques » auxquelles ont fait face les équipes dès la récupération d’OSIRIS-REx. Depuis, les équipes responsables d’OSIRIS-REx veillent constamment à ce que les échantillons ne manquent jamais d’azote. Même pendant le transport en avion, le flux d’azote envoyé sur les échantillons a été étroitement surveillé.

Sans azote, la mission OSIRIS-REx serait gâchée

L’injection d’azote en continu sur les échantillons sert à éviter tout risque de contamination. Ces prélèvements extraterrestres ne sont pas dangereux pour les humains. Le danger est au contraire de contaminer les échantillons eux-mêmes, au contact de l’environnement terrestre. Prendre le risque de contaminer les échantillons de Bennu avec des matières d’origine terrestre, ce serait gâcher l’intégralité de la mission. Les résultats des analyses qui doivent être menées sur les morceaux d’astéroïde pourraient complètement être faussés, si on ne peut pas garantir que les échantillons sont restés « purs » — tels qu’ils étaient au moment de leur prélèvement dans l’espace.

Transport des échantillons par avion. // Source : Flickr/CC/Nasa QH Photo (photo recadrée)
Transport des échantillons par avion. Le flux d’azote est émis à travers des tubes, que l’on voit en bas à droite de la photo. // Source : Flickr/CC/Nasa QH Photo (photo recadrée)

C’est pour éviter cet écueil que l’azote est utilisé. Grâce à ce gaz, la Nasa empêche que les contaminants terrestres se glissent dans le contenant et contaminent les échantillons. L’azote est un gaz inerte, qui n’a pas d’interaction avec la plupart des autres produits chimiques. Il est donc tout indiqué pour protéger les 250 g de roches et poussières récupérées sur Bennu.

L’inventaire des poussières d’astéroïde va commencer

Bien protégés grâce au flux d’azote, les échantillons vont pouvoir être soigneusement « déballés » dans la salle blanche du Centre spatial Lyndon B. Johnson. Le réceptacle à échantillons qui équipait la sonde OSIRIS-REx, à l’extrémité de son bras, sera installé dans des boites spécialement construites pour l’occasion, équipées de gants pour faciliter les manipulations des scientifiques. Les équipes ont répété depuis des mois les procédures.

Répétition de l'ouverture des échantillons d'OSIRIS-Rex dans le laboratoire du Centre spatial Johnson. // Source : Nasa
Répétition de l’ouverture des échantillons d’OSIRIS-Rex dans le laboratoire du Centre spatial Johnson. // Source : Nasa

C’est donc un minutieux travail d’inventaire qui commence. Chaque roche et chaque poussière de l’astéroïde Bennu devra être cataloguée et stockée. Les premières poussières issues du démontage devraient déjà être confiées à des chercheurs, qui les analyseront pour avoir « un premier aperçu des caractéristiques chimiques, minéralogiques et physiques » de l’échantillon, indique la Nasa. Il faudra patienter pour découvrir ces premières conclusions, et surtout les premières images des échantillons : on ne les verra pas avant le 11 octobre.

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