Le nouveau vol vers l’espace de Virgin Galactic est une réussite, mais le véhicule a évolué à une altitude maximale qui ne mettra pas fin à la polémique qui suit l’entreprise depuis le début.

C’est l’une des altitudes les plus élevées jamais atteintes par Virgin Galactic. Dans le cadre de ses vols touristiques dans l’espace, l’entreprise britannique est parvenue à emporter six personnes à plus de 87 km au-dessus de la Terre. Un succès pour la société après presque deux ans d’interruption. Le dernier vol de ce genre remontait au 11 juillet 2021.

Le véhicule est monté à 87,2 km (54,2 miles selon le système américain). Ce seuil n’a été dépassé qu’à deux reprises, en 2019 (89,9 km) et 2021 (89,2 km). Il a par ailleurs atteint la vitesse maximale de 3 630 km/h (2,94 Mach). Durant ce vol, trois passagers effectuaient leur tout premier voyage. Les trois autres, qui assuraient l’encadrement, en sont à trois (pour deux) et à sept (pour un).

Un succès relativisé par un débat qui suit Virgin Galactic depuis le début de ses vols touristiques dans l’espace : est-ce que Virgin Galactic a vraiment attend l’espace avec ce vol ? S’il n’existe pas formellement une frontière séparant l’atmosphère du reste du cosmos, une convention sert à déterminer à partir de quelle altitude on se trouve dans l’espace.

Virgin a atteint l’espace (selon la norme américaine)

Celle-ci fixe cette délimitation à 100 km d’altitude. C’est la ligne de Kármán, qui est une frontière imaginaire désignant l’élévation depuis laquelle la densité de l’air est si fine qu’elle devient un obstacle pour l’aéronautique. Bien sûr, l’atmosphère ne cesse pas brutalement à 100 km. La raréfaction de l’air se fait graduellement, plus on prend de la hauteur, jusqu’à pratiquement disparaître.

Pour des raisons historiques comme pour des questions de choix d’unité), les États-Unis ont choisi de fixer la frontière avec l’espace à une autre altitude : 50 miles (un peu plus de 80 km). Le système international d’unités n’est pas officiellement utilisé outre-Atlantique, mais plutôt celui des unités impériales. À l’international, on préfère le seuil des 100 km.

Virgin Orbit
Le VSS Unity, en bas, et le VMS Eve, en haut. // Source : Virgin Orbit

C’est cette différence d’à peine 20 km qui est au cœur de cette controverse depuis le début. Controverse sur laquelle le concurrent de Virgin Galactic, Blue Origin, n’a pas hésité à rebondir. La société de Jeff Bezos, rivale de celle fondée par Richard Branson, estime proposer de vrais trajets dans l’espace, parce qu’elle propose des véhicules qui vont au-delà de cette limite des 100 km.

Ce vol, baptisé Unity 25, constituait l’étape finale pour évaluer le système de vol spatial avant l’ouverture effective du service commercial. Le ticket d’entrée pour avoir un siège sur Virgin Galactic nécessite de débourser 450 000 dollars, ce qui réserve ce hobby aux personnes les plus fortunées. Outre Blue Origin, on trouve aussi SpaceX et Elon Musk, avec une offre différente.

Virgin Galactic suit une approche assez singulière : au lieu d’envoyer des fusées dans l’espace avec des gens à bord, l’entreprise utilise un avion pour lancer un autre avion. Le VSS Unity est accroché sous l’avion baptisé VMS Eve, qui le largue à très haute altitude. Le VSS Unity dispose de sa propre propulsion pour aller encore plus haut. Il part comme un missile, avant de cabrer vers l’espace.

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