La société Virgin Orbit n’a pas réussi à envoyer une fusée depuis le territoire du Royaume-Uni. Ce devait être une première. La fusée, au lieu de partir du sol, était lancée depuis un avion en vol.

Ce devait être une grande première pour le Royaume-Uni : le lancement d’une fusée depuis le sol britannique, lundi 9 janvier 2023. Hélas, la tentative qui devait être historique a mal tourné pour l’entreprise Virgin Orbit. Elle avait pour mission d’envoyer neuf satellites dans l’espace. Aucun n’a pu rejoindre l’orbite escomptée, transformant la mission en échec.

Une anomalie détectée en plein vol

C’est véritablement dans les dernières séquences que la mission, surnommée Start Me Up en référence à une chanson des Rolling Stones, n’a plus respecté le plan de vol. Tout ce que l’on sait à ce stade, c’est qu’une « anomalie » a été décelée dans le système, au moment de la mise à feu du deuxième étage du moteur de la fusée. La nature de la défaillance reste à éclaircir.

Toutes les autres phases s’étaient bien déroulées. L’avion transportant la fusée — un Boeing 747 — a bien décollé de l’aéroport de Newquay Cornouailles, dans l’extrême sud-ouest de l’Angleterre. Il était alors 23 heures passées. Ensuite, l’aéronef s’est positionné à l’altitude requise, ainsi que dans la zone géographique attitrée pour larguer la fusée.

Contrairement à la très grande majorité des entreprises du secteur, qui optent pour un décollage vertical au moyen d’une fusée située au sol (à l’image de SpaceX ou d’Arianespace, par exemple), Virgin Orbit a opté pour un départ à l’horizontale : la fusée LauncherOne est fixée sous l’aile d’un avion, qui est spécialement adapté pour ce genre d’opération.

Virgin One LauncherOne
L’avion qui sert de rampe de lancement. // Source : Virgin One

Le rôle de l’avion est de transporter LauncherOne à l’endroit indiqué, de larguer la fusée, qui allume ensuite sa propulsion pour terminer lui-même son ascension vers l’espace, en se réorientant, pour ensuite transporter sa cargaison en orbite. C’est une solution qui se veut plus simple, car un banal aéroport peut suffire. Pas besoin de tout un site de lancement, comme le centre spatial guyanais.

Pendant un temps, une relative confusion a régné sur la situation de LauncherOne, en témoignent les messages successifs publiés sur Twitter par l’entreprise.

« Il semble qu’une anomalie nous ait empêchés d’atteindre notre orbite. Nous évaluons l’information », a d’abord écrit le groupe. Puis peu après, un autre tweet a ajouté : « Comme nous en savons plus, nous retirons notre tweet précédent sur l’atteinte de l’orbite. Nous partagerons plus d’informations quand nous le pourrons. »

« Il semble qu’une anomalie nous ait empêchés d’atteindre notre orbite. »

Virgin Orbit

Les neuf satellites devaient poursuivre des missions variées pour le compte de plusieurs clients. Parmi eux figurent des structures gouvernementales américaines et britanniques, comme le ministère de la Défense outre-Manche, le laboratoire de recherche naval des États-Unis ou encore la National Reconnaissance Office (NRO), qui est spécialisée dans le renseignement par satellite.

La situation géographique de l’Europe rend le continent peu propice pour des tirs de fusée — preuve en est avec la France, qui fait décoller les lanceurs européens depuis l’Amérique du Sud. Il existe pourtant quelques bases, notamment pour des missions placées sur une orbite polaire (c’est-à-dire dont la trajectoire est perpendiculaire à l’équateur, en passant par les deux pôles).

Outre l’aéroport de Newquay Cornouailles au Royaume-Uni, on peut citer deux autres spatioports outre-Manche, avec les bases de Sutherlands et SaxaVord. En Europe, il existe aussi deux structures dans le nord de la péninsule scandinave, avec Andøya en Norvège et Esrange en Suède. Certaines connaissent un regain d’activité et d’intérêt.


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