L’agence spatiale russe Roscosmos a fait décoller la mission Soyouz MS-22. Direction la Station spatiale internationale. À bord, deux Russes et un Américain.

Dans l’espace, la coopération entre les États-Unis et la Russie tient toujours, malgré la guerre en Ukraine. Dans la journée du 21 septembre, une fusée Soyouz s’est arrachée à la gravité terrestre pour filer vers la Station spatiale internationale. À bord de la mission Soyouz MS-22, deux cosmonautes russes, mais aussi un astronaute américain, Francisco Rubio.

Les trois hommes partent pour une mission de six mois à bord de l’ISS. Le décollage, qui a eu lieu depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, s’est bien déroulé. Il s’agit du premier séjour spatial de Francisco Rubio. Sergueï Prokopiev en est à son deuxième. Quant à Dimitri Peteline, c’est également son premier vol. Leur arrivée à bord de l’ISS est attendue d’ici à la fin de la journée.

Un accord entre les deux pays avant la guerre

Les circonstances actuelles autour du conflit russo-ukrainien donnent à ce vol une teinte étonnante, car la crise diplomatique est importante entre Washington et Moscou. Le premier a pris à l’encontre du second des sanctions massives contre son économie, pour le punir d’avoir attaqué Kiev. En outre, il livre des armes, finance et renseigne l’armée ukrainienne pour qu’elle se défende.

Il faut noter que cette présence américaine à bord d’un vol russe a été décidée avant l’invasion du 24 février 2022. Un accord entre les agences spatiales américaine et russe permet à un Américain de voler à bord d’un véhicule russe, tandis qu’un Russe embarquera à bord d’un vaisseau américain. En l’occurrence, il s’agira d’Anna Kikina, à bord d’une capsule Crew Dragon de SpaceX.

La mission américaine doit avoir lieu en octobre 2022. Il s’agira de la mission Crew-5, qui concernera aussi deux Américains (Nicole Aunapu Mann et Josh Cassada) et un Japonais (Koichi Wakata). Koichi Wakata est le plus expérimenté, avec cinq vols au compteur. Tous les autres vont effectuer leur premier séjour dans l’espace, là encore pour six mois.

Anna Kikina
Anna Kikina. // Source : NASA Johnson

Si l’ISS a été un exemple de coopération entre la Russie et les USA, et d’autres pays occidentaux, on peut être pessimiste quant à l’avenir. Aucun programme concret n’est prêt pour prolonger ce rapprochement. Si la Russie entend mettre sur pied un nouveau programme lunaire, ce sera avec la Chine. Quant aux États-Unis, ils ont fini par rassembler d’autres pays autour d’eux.

L’ISS est donc le dernier gros lien de la coopération spatiale entre les deux pays. Or, ce lien est malmené, à cause d’initiatives douteuses (une propagande russe a eu lieu à bord) et de nouvelles préoccupations pour les uns et pour les autres. Ainsi, les USA songent à délaisser l’ISS. La Russie également, même si elle a tendance à envoyer des signaux contradictoires.

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