Les négociations autour du High Seas Treaty, destiné à augmenter la protection de la vie marine, n’ont pas abouti. Les spécialistes et les associations estiment pourtant que le temps manque pour protéger ces espèces.

En 1973, les Nations unies adoptaient la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Mais 40 ans de changement climatique plus tard, celle-ci n’est pas à la hauteur des enjeux : les menaces qui pèsent sur la biodiversité sont nombreuses et les océans sont très largement concernés.

C’est à cela que doit servir le High Seas Treaty — traité des hautes mers — débattu depuis plusieurs semaines. Sauf que, d’après les informations de la BBC et d’autres médias présents sur place, les négociations viennent d’échouer, durant le weekend du 27-28 août — après deux semaines de discussions à New York.

En cause : les États n’auraient pas réussi à se mettre d’accord sur des points clés du traité, comme la manière de partager les bénéfices tirés de la vie marine, la délimitation des zones protégées ou les freins à poser aux activités humaines.

La protection de la vie marine n’est pas suffisante

L’objectif global était de protéger de plus vastes zones de l’océan, en passant de 1 % actuellement à (au moins) 30 %. « Des poches de protection marine ne sont pas suffisantes », a déclaré Maxime Buckett, assistant au secrétariat d’État des US, ayant participé aux débats de l’ONU. Il rappelle que l’océan « ne pourra pas supporter un énième délai » quant à sa protection.

La vie marine subit d'importantes destructions en raison des activités humaines, d'où l'importance de sa protection. // Source : Pexels
La vie marine subit d’importantes destructions en raison des activités humaines, d’où l’importance de sa protection. // Source : Pexels

Parmi les objectifs visés par le traité : limiter considérablement l’ampleur de la pêche, les voies de navigation possibles, ou encore l’exploitation minière en eaux profondes. Concernant cette exploitation, rappelons que ces mines sont construites à 200 mètres, voire davantage, sous la surface, dans le but d’extraire du cobalt notamment.

On sait que de telles pratiques peuvent bouleverser la biodiversité. « (…) L’exploitation minière des fonds marins ne peut pas se faire de manière isolée. Ces perturbations peuvent facilement franchir les frontières, entraînant des conséquences imprévisibles et non quantifiables, même jusque sur la terre ferme », explique la WWF sur son site, évoquant des « conséquences écologiques irréversibles » pour de très nombreux organismes vivants. Or, une étude très récente, publiée en 2022 dans Science, montrait justement que 10 à 15 % des espèces marines sont déjà menacées d’extinction.

D’après les informations transmises par l’IUCN (union internationale pour la conservation de la nature) à la BBC, l’un des points les plus discutés, et sur lequel le problème a persisté, est la protection de l’Arctique. Elle aurait « divisé » les parties. Notamment car la fonte génère une nouvelle « opportunité » en matière d’exploitation. D’après une source de Greenpeace relayée par Associated Press, la Russie aurait également « constitué un obstacle majeur aux négociations, refusant de s’engager dans le processus du traité lui-même ou tentant de trouver un compromis avec l’Union européenne et de nombreux autres États sur un large éventail de questions ».

Une nouvelle tentative aura probablement lieu… en 2023. À moins qu’une session exceptionnelle soit convoquée d’ici là.

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