Ken, Lara, Tina et Sid, quatre préadolescents, se retrouvent projetés dans un monde parallèle, le royaume d’Oniria. Ce dernier est en danger. Le dragon des ténèbres, roi du monde inférieur, en a banni son frère, le dragon de lumière, roi du monde supérieur. Qu’adviendra-t-il de ses habitants si l’équilibre n’est pas rétabli ? Évidemment, vous êtes les seuls à pouvoir sauver le royaume du chaos.
Wonder Book est un jeu coopératif où chaque joueur et joueuse incarne un de ces enfants, au travers d’une aventure en six chapitres. Chaque personnage a sa propre figurine (en mode chibi et kawaii) et des compétences spécifiques (le frappeur, la soigneuse, etc.). Chaque chapitre est représenté par un paquet d’une quarantaine de cartes. Mais l’élément principal du jeu est un livre.
Le premier chapitre, qui fait office d’introduction à l’univers, au scénario, mais surtout aux règles, se joue sur la quatrième de couverture du livre, tel un plateau de jeu. On lit les cartes les unes après les autres. Certaines narrent l’histoire, d’autres expliquent où placer les différents éléments sur le plateau, etc. Jusqu’à arriver à une carte objectif, qui détaille ce que les joueurs doivent faire pour progresser.
À tour de rôle, ils disposent de trois actions, pour se déplacer, utiliser une compétence, attaquer un monstre, interagir avec une carte, etc. Puis c’est au tour des ennemis, les vilains Wyrms, d’agir. Bêtes et méchants, ils se contentent de s’approcher des héros pour les taper. Le nombre d’apparitions de nouveaux Wyrms et d’actions dont ils disposent est défini par un paquet de cartes.
Les tours s’enchainent ainsi, les héros agissent, puis les ennemis. Si on accomplit un objectif, on lit la suite de l’aventure. Des choix sont parfois proposés (moraux de temps en temps : veut-on aider le dragon par pure bonté d’âme ou pour en tirer un bénéficie quelconque ?), qui mènent à des embranchements scénaristiques différents. Quand un héros perd son dernier point de vie, ils les récupèrent tous, mais on retourne un jeton sablier. La partie se termine par une victoire si on réalise le dernier objectif, ou par une défaite s’il ne reste plus de sabliers.
Mais c’est le deuxième chapitre qui marque réellement le début du jeu, et introduit la grande originalité de Wonder Book : son livre pop-up. En effet, à partir de maintenant, les parties se jouent à l’intérieur du livre, qui dévoile un grand arbre en relief quand on l’ouvre. On voit aussi des éléments qu’on peut tirer, ouvrir, mais tout cela n’est à manipuler que quand le scénario nous le demande.
Les parties s’enchainent ainsi, en suivant l’histoire au travers des six chapitres. Si on perd, on recommence, si on gagne, on passe au suivant.
Pourquoi jouer à Wonder Book ?
Le livre pop-up est évidemment au centre de toutes les attentions, et est réellement très réussi. L’arbre du deuxième chapitre est déjà impressionnant, mais loin de l’effet waouh quand on s’attaque au sixième (qu’on ne vous dévoile pas en photo pour ne pas vous gâcher la surprise). C’est l’œuvre d’un spécialiste italien du genre, et ça se ressent. Le reste du matériel n’a pas à rougir, notamment les très jolies figurines. Même si, avouons-le, leur socle est trop large pour pouvoir en accueillir plusieurs sur les cases du plateau (des petits cubes en bois auraient été plus pratiques, mais évidemment moins attrayants).
Mais qu’en est-il des mécaniques, de l’histoire ? Ça dépend.
Ça dépend… d’avec qui vous jouez. Mécaniquement, le jeu est très simple, très familial. On n’a jamais besoin de retourner dans le livret de règles, tout est clair, limpide, et les parties fluides. Le scénario, très enfantin, risque en revanche de vous laisser sur votre faim. Nous ne saurions vous le conseiller si vous ne comptez y jouer qu’entre adultes. Avec des enfants en revanche (entre 8 et 12 ans), ils en prendront plein les yeux. Tout est fait pour les accrocher : des héros de leur âge, du beau matériel, une histoire à suivre, et, évidemment, les pages du livre en relief.
Le pop-up ajoute tout de même un impact non négligeable sur le prix du jeu, qui grimpe à 60 euros (comme tous les livres du genre, nettement plus chers qu’un ouvrage classique). Une fois arrivé au bout des six chapitres, on peut recommencer le jeu, en faisant d’autres choix, débouchant sur une conclusion différente. Mais l’effet de surprise est passé. À vous de voir si le jeu en vaut la chandelle pour y jouer avec vos enfants. Selon nous, oui, clairement, si votre budget vous le permet.
Wonder Book est donc un très joli jeu familial, original, avec de l’action, une histoire à suivre, pas mal de hasard, et un matériel magnifique. Si nous émettons quelques réserves à y jouer entre adultes, en raison de son scénario trop simpliste, c’est en revanche une très chouette idée de cadeaux pour y jouer en famille avec vos enfants.
- Wonder Book est un jeu de Martino Chiacchiera et Michele Piccolini
- Illustré par Miguel Coimbra
- Édité par dV Games
- Pour 1 à 4 joueurs à partir de 10 ans
- Pour des parties d’environ 90 minutes
- Au prix de 62,95 € chez Philibert
Le verdict
Wonder Book
Voir la ficheOn a aimé
- Le livre pop-up, magnifique
- De jolies figurines
- Règles très simples
- Parfait pour jouer avec des enfants…
On a moins aimé
- … moins entre adultes (scénario simpliste, design enfantin)
- L’effet de surprise passé si on souhaite recommencer l’histoire
- Hasard très présent
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