Le nom Marcus Lehto ne vous est peut-être pas familier. En revanche, vous avez sans doute déjà entendu parler de Halo, dont l’intéressé est l’un des co-créateurs. Il est même le père de son héros, le bien nommé Master Chief. Aujourd’hui, Marcus Lehto est à la tête du studio V1 Interactive et souhaite prendre son envol avec Disintegration, « un jeu de tir à la première personne pas comme les autres, dans le sens où il force à appréhender le champ de bataille avec un œil neuf ».
Concrètement, Disintegration nous place dans la peau d’un robot placé sur un Gravcycle, une sorte de moto de course volante réadaptée pour le combat. Depuis son poste de pilotage, le joueur participe aux affrontements et dirige une escouade qui reste au sol. C’est avec cet ingrédient supposé stratégique que le jeu édité par Private Division entend se démarquer des autres.
Du multi basique
L’univers de Disintegration s’articule autour du processus d’intégration, une technologie de préservation de cerveaux humains — alors installés dans des robots. Ce processus n’est pas du goût de tout le monde mais, pour certains, il s’agit du seul espoir de sauver l’Humanité. Au point qu’un groupuscule est né pour forcer les derniers humains à s’intégrer. Dans ce monde au bord du chaos, on incarne Romer, un résistant qui souhaite, comme d’autres, retrouver sa condition d’origine. Cela préfigure une campagne solo intense, avec de possibles questionnements métaphysiques (et un peu de second degré aussi).
Hélas, la démo à laquelle nous avons pu jouer n’était pas tirée du mode histoire. V1 Interactive a préféré nous faire tester le multijoueur, au travers d’une relecture du classique Capture du drapeau (ici, il faut ramener l’équivalent du drapeau dans le camp adverse). L’occasion de découvrir qu’il y aura plusieurs types de Gravcycle et différentes équipes, chacune disposant de son propre arsenal. Une quinzaine de minutes suffisent pour comprendre que le gameplay s’annonce plus bourrin que tactique.
On pilote donc la moto — on peut la faire monter, descendre, accélérer, tirer — et on donne des ordres aux trois robots qui nous accompagnent (ils possèdent un pouvoir qui se recharge). En multi, on n’a pas eu l’impression de jouer à quelque chose de très différent, malgré le dispositif déployé par V1 Interactive. Il est possible que les subtilité se dévoilent après plusieurs heures, sachant qu’il n’y aura que trois modes de jeu en ligne. En tout cas, le fait que l’on soit installé sur un véhicule évacue toute idée d’embuscade, de planque et de déplacement furtif. On se sent un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaines : on casse tout. Cette approche a au moins le mérite d’être originale et, à vrai dire, on n’a plus confiance pour le solo à une époque où, sur des serveurs partagés, tout ce qui n’est pas du Battle Royale est voué à l’oubli.
Côté visuel, la direction artistique rappelle étrangement Destiny — franchise qui, à l’instar de Halo, a été imaginée par Bungie (coïncidence ?). Autant dire qu’elle manque d’un soupçon d’identité et de charme. À l’arrivée, Disintegration marche clairement sur un fil : soit il sera un FPS générique de plus (derrière la promesse d’un gameplay exotique), soit il apportera bel et bien sa pierre à l’édifice dans lequel il est de plus en plus difficile de se faire une place. Le titre est attendu pour 2020 sur PlayStation 4, Xbox One et PC.
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