Découvrez chaque semaine un jeu de société que nous avons sélectionné pour vous (avec amour et passion). Cette semaine, c’est Luxor qui est à l’honneur.

Le temple d’Amon à Louxor recèle bien des secrets, dont la mystérieuse chambre funéraire du pharaon. Mais votre équipe d’archéologues n’est pas seule sur le coup. C’est en coordonnant votre effectif que vous repartirez avec un maximum de trésors !

Le plateau de jeu représente l’intérieur du temple, un parcours d’une quarantaine de cases se terminant par l’ultime demeure du pharaon. Chaque case est recouverte d’une tuile, des trésors pour la plupart. Les joueurs commencent avec deux aventuriers à leur couleur sur l’escalier de départ, mais ils pourront en recruter jusqu’à trois autres en cours de partie.

Chaque joueur dispose également d’une main de cinq cartes piochées au hasard. Ces dernières représentent les déplacements que pourront effectuer les explorateurs, et il en existe de plusieurs sortes : 1, 2, 3, 4 ou 5 cases, +/- 1 case, et enfin autant de cases que le résultat d’un dé.

Luxor

Une partie en cours // Source : Queen Games

À son tour, un joueur joue une carte de sa main, déplace l’un de ses pions, résout éventuellement l’action de la case d’arrivée, puis pioche une nouvelle carte.

Mais attention — et c’est là tout le sel du jeu — on ne peut pas jouer n’importe quelle carte de sa main, uniquement celles situées aux extrémités, à gauche ou à droite. De la même manière, lorsqu’on en pioche une nouvelle, on la place au centre de sa main. Bien évidemment, il est interdit de les réordonner, on les laisse telles qu’elles arrivent tout du long de la partie.

Luxor

Une main de cartes // Source : Queen Games

Selon la case sur laquelle il termine son déplacement, une action est possible. S’il s’agit d’un trésor, et si le joueur y a suffisamment de pions à sa couleur, il l’empoche. Ça lui rapporte des points de victoire immédiatement, mais aussi en fin de partie, en fonction des séries de trésors différents qu’il aura accumulé. Il peut aussi y trouver des scarabées d’or (entre 1 et 4 points de victoire), des clés pour accéder à la chambre funéraire, où se trouve deux sarcophages, des passages secrets, des cartes spéciales (tous vos pions avancent d’une case, votre dernier pion rejoint votre avant-dernier, etc), et d’autres effets sympathiques.

Au fur et à mesure de leur avancement dans le couloir, les joueurs débloquent d’autres explorateurs. C’est important, car non seulement cela donne plus possibilités et de choix, mais également car ils rapportent des points en fin de partie selon leur position dans le temple : plus la case est proche de la chambre funéraire, plus elle rapporte de points, sauf quelques pièces piégées disséminées le long du parcours.

La partie s’arrête dès qu’un second explorateur pénètre dans la chambre funéraire. Chacun additionne alors ses points de victoires, et comme d’habitude, le plus gros score l’emporte.

Pourquoi c’est bien

Luxor est en quelque sorte un jeu de l’oie moderne. Mais intéressant. Et sans ce hasard, omniprésent et pénible, qui contrôle tout.

La gestion de sa main de cartes donne toute sa saveur au jeu. C’est simple, mais malin, et surtout très original. À notre connaissance, c’est la première fois que cette mécanique est utilisée.

Luxor

Source : Queen Games

Le jeu n’est pas exempt de hasard, et avoir un peu de chance pour piocher la bonne carte au bon moment est toujours envisageable. Mais il demande surtout de bien planifier ses actions, et de jouer ses cartes dans le bon ordre. Et surtout d’être attentif aux actions de ses adversaires, pour éviter de se faire chiper des tuiles sous son nez.

Les parties ont une saveur différente selon le nombre de joueurs. À deux, on se gave de trésors, littéralement, alors qu’à quatre le plateau se vide beaucoup plus vite, obligeant à bien réfléchir à ses déplacements pour optimiser ses séries de trésors. C’est à trois que nous le préférons, dans sa configuration la plus équilibrée.

Un jeu de l’oie moderne, mais intéressant

Plusieurs stratégies existent. On peut même les combiner. Mais à vouloir picorer partout on repart généralement avec l’estomac vide. Prendre son temps et récupérer un maximum de trésors. Rusher vers la chambre funéraire. Débloquer tous ses personnages pour les placer aux emplacements juteux. Le rythme est différent d’une partie sur l’autre et dépend des choix des joueurs et joueuses autour de la table.

Le seul reproche qu’on pourrait adresser à Luxor concerne son esthétique un peu vieillotte, dans le plus pur style germanique, loin des canons des jeux francophones actuels. Il serait cependant dommage de s’en priver en s’arrêtant à ses illustrations. L’iconographie est très claire, et le matériel de bonne qualité.

Luxor

Quelques exemples de tuiles // Source : Queen Games

Sans prétendre à la plus haute place du podium, sa nomination au prestigieux Spiel des Jahres l’an dernier, la plus haute distinction ludique au monde, est largement méritée. Luxor est un jeu familial par excellence. Des règles simples, un peu de hasard, de la stratégie, plusieurs manières de marquer des points, aucune prise de tête et des tours qui s’enchainent sans anicroche. Bref, un très bon jeu, auquel nous prenons plaisir à rejouer, parties après parties.

  • Luxor est un jeu de Rüdiger Dorn
  • Illustré par Dennis Lohausen
  • Édité par Queen Games
  • Pour 2 à 4 joueurs à partir de 8 ans
  • Pour des parties d’environ 45 minutes
  • Au prix de 39,90 € chez Philibert

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