Dans une lettre adressée à ses employés, Netflix a assuré que son offre de rachat de Warner Bros. était « solide », une semaine après l’offensive hostile de Paramount visant à faire capoter l’acquisition.

Netflix n’a pas l’intention de céder. Le géant du streaming a affirmé, le 15 décembre 2025, que son accord visant à racheter Warner Bros. était « solide », rapporte Reuters. Dix jours plus tôt, la firme dirigée par Ted Sarandos avait officialisé cette acquisition record, estimée à 82,7 milliards de dollars. Cette nouvelle déclaration est une manière pour Netflix de s’imposer face à son concurrent Paramount.

Longtemps distancé dans cette course au rachat, Paramount a tenté le tout pour le tout en lançant une OPA hostile le 8 décembre. Le groupe propose de racheter l’intégralité de WBD en cash, à 30 dollars par action, ce qui porterait sa valorisation à plus de 108 milliards de dollars. Mais cela ne suffira visiblement pas à arrêter Netflix : dans une lettre adressée aux employés, ses co-directeurs généraux Greg Peters et Ted Sarandos ont confirmé que leur décision restée « inchangée ».

La lettre de Greg Peters et Ted Sarandos, adressée aux employés.  // Source : Capture d'écran
La lettre de Greg Peters et Ted Sarandos, adressée aux employés. // Source : Capture d’écran

Netflix dit vouloir protéger la sortie des films au cinéma

D’un point de vue extérieur, tout porte à croire que la situation a viré au cauchemar pour Netflix. Pour rappel, l’offre concurrente de Paramount Skydance vise à acquérir l’intégralité de Warner Bros., tandis que celle de Netflix se concentre sur les activités de streaming et les studios. Surtout, cette OPA hostile consiste à s’adresser directement aux actionnaires pour racheter leurs titres, en contournant le conseil d’administration.

Autre obstacle, et non des moindres : à la suite de l’annonce du rachat par Netflix, Donald Trump — qui entretient de bonnes relations avec David Ellison, patron de Paramount — s’est publiquement montré sceptique à l’égard de l’opération, faisant planer un doute supplémentaire sur l’issue du dossier.

Netflix ne veut que l'entité à droite : Paramount veut tout.
Netflix ne veut que l’entité à droite : Paramount veut tout. // Source : Warner Bros Discovery

Mais Netflix n’a pas dit son dernier mot. Dans cette lettre destinée aux employées, la société a également réaffirmé son engagement à poursuivre la sortie en salles des films de Warner Bros, estimant qu’il s’agissait « d’un élément important de son activité et de son héritage ». Un argument de poids, alors que Warner Bros. est historiquement liée au cinéma et que Netflix est régulièrement accusé de fragiliser les salles obscures.« Nous n’avons pas donné la priorité aux sorties en salles jusqu’ici, car ce n’était pas le cœur de métier de Netflix. Lorsque cette acquisition sera finalisée, nous serons pleinement engagés dans ce domaine », indique la lettre. Si l’entreprise avait déjà assuré vouloir maintenir « les activités actuelles » de WBD, elle semble cette fois vouloir enfoncer le clou pour rassurer sur l’avenir des films au cinéma.

Pour Netflix, l’offre de Paramount était « totalement prévisible »

Si la réaction de Paramount a de quoi en surprendre plus d’un, Netflix assure de son côté que cette offre hostile est « totalement prévisible ». Malgré les nombreux obstacles réglementaires auxquels l’entreprise devra faire face — dont un examen approfondi par les autorités de la concurrence — le groupe se veut serein. « Nous sommes confiants quant à la finalisation de l’opération et sincèrement enthousiastes quant à l’avenir », peut-on lire dans la lettre. Parmi ses arguments, Netflix avance que cet accord est indispensable pour faire face à la domination de YouTube. Selon l’entreprise, il ne faut pas se limiter à la SVOD « classique » (Netflix, Max, Disney+, etc.), mais considérer l’ensemble du temps passé devant des contenus vidéo, un terrain où YouTube occupe la première place.

Reste que certains juristes estiment que le département de la Justice pourrait ne pas considérer Netflix et YouTube comme des concurrents directs, tant par la nature des contenus proposés que par leur public ou leur modèle économique.« Même une fois combinée avec celle de Warner Bros, notre part d’audience ne passerait que de 8 % à 9 % aux États-Unis — bien derrière YouTube (13 %) et un éventuel ensemble Paramount/WBD (14 %) », se défend Netflix. Enfin, la firme assure que cette opération ne conduira pas à des fermetures de studios : « Cet accord est synonyme de croissance : Warner Bros. apporte des activités et des compétences que nous ne possédons pas, ce qui évite les doublons et les fermetures de studios ». Reste à voir si ces arguments suffiront à franchir le mur juridique qui se dresse désormais devant Netflix.

Comparatif svod // Source : Montage Numerama

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