Les trailers le laissaient déjà transparaître : Battlefield 6 est un FPS taillé pour les puristes. La bêta l’a confirmé et a su attirer un nombre exceptionnel de joueuses et de joueurs, à une époque où Call of Duty montre des signes d’essoufflement. Battlefield 6 vise à séduire aussi bien les vétérans de la licence que les joueurs lassés (dont je fais partie) d’un Call of Duty devenu trop arcade, ou d’autres FPS. Mais derrière ces premières impressions enthousiastes, quelques points restaient à revoir. Les studios de Battlefield ont eu le temps de s’y attarder et ont beaucoup communiqué ces derniers mois, avec une transparence rare, en promettant sur le papier les correctifs nécessaires.
Nous avons pu mettre les mains sur le jeu pendant une bonne semaine. Quelques dizaines de parties et quelques crashs de F22 plus tard : il est temps de répondre à la grande question. Ce Battlefield 6 est-il à la hauteur des meilleurs opus de licence et peut-il faire de l’ombre à Call Of Duty en 2025 (et après) ?
Points forts
- L’immersion et le spectacle constant
- Le feeling des armes
- Ses cosmétiques sobres, merci
Points faibles
- La redondance des modes
- Des cartes pas forcément très marquantes
- Les menus et paramètres sont très chargés
Battlefield 6 est un spectacle total
Ce n’était pas une surprise, mais la version finale de Battlefield 6 est encore plus bluffante. Sur PC, avec les paramètres poussés au maximum, c’est beau, encore plus beau que la bêta (sur PS5 Pro aussi). Les explosions font trembler le décor, les immeubles s’effondrent sous les roquettes, et on prend parfois des hélicos en pleine poire. Les champs de bataille vivants créent cette impression cinématographique unique : on a l’impression d’être plongé dans une véritable guerre moderne. C’est cette science du grand spectacle qui a toujours distingué la licence, et DICE a pris soin de le remettre au centre.

Sur ce plan, rien à dire, Battlefield 6 fait mieux que son concurrent direct. Call of Duty n’a pas vocation a être un FPS contemplatif, sa mise en scène est un peu scriptée et superficielle quand le jeu d’EA, lui, offre un spectacle organique. Ce sont les joueurs eux-mêmes qui créent le chaos. Chaque partie est différente, imprévisible, et donne cette saveur unique que les fans attendaient.
Ce n’est pas le Battlefield le plus contemplatif pour autant. On retrouve aussi la nervosité déjà entrevue dans les bêtas, mais avec un curseur mieux ajusté. Certains mouvements ont été légèrement ralentis, les soldats paraissent un peu plus lourds, ce qui ajoute du réalisme sans rendre le jeu moins agréable à prendre en main. Le rythme reste soutenu, mais on ne tombe plus dans la frénésie qui avait pu faire grincer des dents au premier abord. En clair, DICE a réussi à conserver le dynamisme, tout en évitant de trop ressembler à son concurrent.
Un arsenal riche, mais un équilibre à surveiller
Vive le cosmétiques sobres
Contrairement à la concurrence, Battlefield 6 ne tombe pas dans le m’as-tu vu dans ses cosmétiques optionnels. Et c’est un grand oui.
Comme toujours dans Battlefield (et dans les FPS en général), l’arsenal est généreux. Fusils d’assaut, DMR, snipers, SMG, fusils à pompe, armes de poing : chacun peut trouver son style de jeu et adapter son équipement grâce à un système d’accessoires très complet. Qu’importe l’arme, l’ensemble est satisfaisant à manier, avec un ressenti d’impact réel et unb bonheur immédiat dès qu’on enchaîne les tirs bien placés.
Mais si la variété est au rendez-vous, tout n’est pas encore parfaitement équilibré. Les retours des phases de bêta ont obligé DICE à corriger déjà certains excès : fini le fusil à pompe qui se prenait pour un fusil de sniper, ou certaines armes beaucoup trop dominantes comme la M4A1 (disponible dès le niveau 1 en multijoueur).

DICE n’en a pas fini avec les mises à jour pour trouver l’équilibre, et le premier patch au lancement annonce déjà plus de 200 ajustements, ce qui est très rassurant — plusieurs concernent d’ailleurs les armes automatiques (recul retravaillé, meilleure distinction entre rafales et tirs longs). La preuve que le studio est conscient de l’importance de la méta dès le premier jour.
À ce niveau-là, les développeurs ont tout de même peu de marche de manœuvre. Le TTK (time-to-kill) est court, ce qui favorise les réflexes et l’enchaînement de kills — un choix clairement pensé pour séduire les joueurs de Call of Duty. Pour autant, le jeu ne tombe pas dans le tout pour le frag : les classes, les rôles d’escouade et les objectifs gardent leur importance et sont décisifs.
Les classes (Assaut, Soutien, Éclaireur, Ingénieur) sont très personnalisables avec chacune ses propres spécialités et gadgets. Néanmoins, certains joueurs (peut-être trop habitués aux mécaniques d’autres FPS) ont tendance à négliger l’intérêt de ces dernières. Il m’est ainsi arrivé plusieurs fois d’être au sol et de croiser des soldats de type Soutien qui, malgré leur compétence de réanimation rapide (très utile), ignoraient totalement ma demande de réanimation. Clairement, elles imposent un apprentissage pour être utilisée à leur juste valeur.

Des cartes et modes variées… mais peu marquants
Test solo à part
Ce test Battlefield 6 ne concerne que la partie multijoueur. Le solo est traité dans un autre article.
Les cartes de Battlefield 6 étaient l’un des points décevants lors des phases de bêta. Trop petites, trop étouffées, elles limitaient l’intérêt des véhicules et donnaient parfois l’impression de jouer uniquement à un FPS d’infanterie. DICE avait alors promis que la version finale proposerait des environnements plus vastes et plus ouverts, mieux adaptés à la philosophie Battlefield. Et de ce côté-là, la promesse est tenue : le jeu final alterne entre cartes resserrées pour l’infanterie et grands espaces pour l’artillerie lourde. Mais malgré cette diversité, peu de nouvelles cartes réussissent vraiment à marquer la mémoire. Sans surprise, le remake d’Opération Tempête, issu de Battlefield 3, reste le champ de bataille que j’ai le plus apprécié jouer, nostalgie oblige.
C’est là où Battlefield 6 pêche : ses environnements manquent de personnalité. Ils sont efficaces et très bien optimisés pour le combat. On ne reste jamais plus d’une minute sans croiser un ennemi, mais ce sont justement ces phases plus lentes et contemplatives — notamment lorsqu’on rejoint le champ de bataille — qui faisaient la force des anciens Battlefield.
Le jeu final alterne entre cartes resserrées pour l’infanterie et grands espaces pour l’artillerie lourde
Le constat est relativement similaire pour les modes de jeu. Oui, il y en a beaucoup, et chacun est agréable à jouer — notamment les modes classiques comme la mode percée ou Conquête. Mais en dehors du nom, ils se ressemblent trop souvent. La plupart reposent sur le contrôle de zones stratégiques et la capture de zones, ce qui finit par donner une impression de redondance. Même son de cloche concernant les nouveaux modes. Par exemple, Roi de la colline, censé apporter de la fraîcheur, n’est finalement qu’une déclinaison du mode Point Stratégique déjà bien connu des joueurs de Call of Duty.
Peu importe le mode choisi, la boucle de gameplay reste souvent la même, avec surtout un changement en termes de nombre de joueurs et d’espace. À cela s’ajoute une première tendance : beaucoup de joueurs privilégient le frag individuel plutôt que le jeu en équipe, ce qui réduit un peu l’importance des classes dans le feu de l’action.
Des véhicules bien plus intéressants
Les véhicules ont toujours été un pilier de l’expérience Battlefield. Pourtant, pendant la bêta de Battlefield 6, leur rôle paraissait anecdotique : trop vulnérables, coincés dans des cartes étriquées, ils avaient du mal à trouver leur place. Dans la version finale, la situation s’améliore nettement. Les développeurs ont revu l’équilibrage et introduit plusieurs ajustements majeurs. Certains véhicules terrestres disposent désormais d’un boost de vitesse qui change tout : plus de mobilité et surtout une meilleure chance d’échapper aux salves de roquettes adverses.

Les hélicoptères ont également bénéficié d’une grosse mise à jour. Ils sont plus maniables, plus nerveux, au point de rappeler les sensations de Battlefield 4. Surtout, les cartes plus ouvertes leur offrent enfin l’espace nécessaire pour s’exprimer. Là où la bêta bridait tanks et avions dans des environnements trop clos.
Toujours les mêmes défis en ligne de mire
La base est donc très bonne mais malgré ses qualités et un lancement prometteur, Battlefield 6 n’échappe pas aux écueils des FPS modernes. C’était déjà notre constat lors de la bêta, et cela reste vrai après plusieurs heures de jeu sur une version plus définitive.
Avec l’afflux massif de joueurs attendu à sa sortie, DICE aura de gros enjeux à gérer. Le premier d’entre eux est bien sûr la triche. Dès les phases de bêta, plus de 300 000 tentatives avaient été détectées et bloquées, un fléau qui touche aussi Call of Duty: Black Ops 7. Le studio a multiplié les mesures, allant jusqu’à imposer parfois des réglages de BIOS comme le Secure Boot pour lancer le jeu, mais la bataille est permanente. La réussite du titre, à moyen comme à long terme, dépendra aussi de sa capacité à maintenir les cheaters loins des serveurs.
Le matchmaking basé sur le niveau de compétence reste également un sujet sensible. Avec le SBMM (Skill-Based Matchmaking) ou le EOMM (Engagement Optimized Matchmaking Framework), qu’importe le nom, l’idée est de lisser l’expérience de chaque joueur : éviter d’enchaîner les défaites frustrantes comme les victoires trop faciles. Concrètement, l’algorithme ajuste la composition des parties en fonction des performances récentes, afin de maintenir une courbe de progression agréable et donner envie à tout le monde de continuer à jouer.
Le problème est que ce type de système (désormais courant dans les FPS en ligne) reste très opaque. Les développeurs communiquent peu, voire pas du tout, sur ses mécanismes exacts. Et cette absence de transparence alimente forcément la méfiance de la communauté. Beaucoup de joueuses et de joueurs ont l’impression d’être maintenus artificiellement dans un entre-deux : jamais assez forts pour dominer, jamais assez faibles pour décrocher.
À ce stade, il est difficile de mesurer l’impact exact du SBMM ou de l’OEMM sur Battlefield 6, d’autant plus que, pendant nos phases de test, les serveurs comptaient peu de joueurs et parfois même des bots pour compléter les parties. C’est néanmoins un point qu’il faut souligner, car ce type de système tend à l’éloigner de l’âme des opus d’antan. L’intérêt de champs de bataille aussi vastes que ceux des Battlefield réside justement dans la possibilité de croiser des joueurs de tous les niveaux.
Le verdict

Battlefield 6
Voir la ficheOn a aimé
- L’immersion et le spectacle constant
- Le feeling des armes
- Ses cosmétiques sobres, merci
On a moins aimé
- La redondance des modes
- Des cartes pas forcément très marquantes
- Les menus et paramètres sont très chargés
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