Avec son habillage adorable comme tout, Winter Burrow se définit comme un jeu de survie cosy. Son gameplay, effectivement, implique des mécaniques de survie, mais douces. Le jeu ne manque pas de charme. En revanche, on aurait aimé avoir une carte pour se repérer. Notre test.

Fermez les yeux et prenez une bonne inspiration. Faites le vide dans votre tête et visualisez un jeu vidéo de type de survie. A priori, vous allez imaginer un univers peu accueillant, peut-être post-apocalyptique, a minima effrayant. C’est le mot survie qui va contaminer votre esprit et vous faire penser à une ambiance délétère. Car qui dit survie, dit urgence, dit menace, dit oppression, dit agression. Maintenant que vous avez cela en tête, regardez une image du jeu vidéo Winter Burrow. Jamais elle ne vous fera dire qu’il s’agit d’un jeu de survie. Là est son paradoxe.

Développé par Pine Creek Games, Winter Burrow se définit en réalité comme « un jeu de survie cosy ». Un statut qu’il assume par sa direction artistique adorable — et c’est un euphémisme pour qualifier l’insouciance qui se dégage des très jolis graphismes. Ceux-ci accouchent d’ailleurs d’un autre paradoxe : si Winter Burrow se révèle hyper accueillant par sa forme, il est cependant d’une tristesse qui laisse des traces. Où les larmes ne peuvent disparaître que dans la neige.

Winter Burrow, ou le jeu de survie cosy

Dans Winter Burrow, on incarne l’un des animaux les plus inoffensifs du monde : une souris. Au début de l’histoire, on apprend qu’elle est devenue orpheline après que ses parents ont tenté leur chance en ville. Décidée à ne pas subir le même sort, elle entend revenir dans son terrier d’enfance, loin de la noirceur de la civilisation, loin de sa peine, loin de ses douloureux souvenirs. Problème : le terrier n’a plus son lustre d’antan. La petite souris doit donc se retrousser les manches pour recréer son foyer et repartir de l’avant.

Winter Burrow réchauffe par ses graphismes doux

On a connu des points de départ plus joyeux. Et si vous espériez trouver un peu de baume au cœur dans les quelques rencontres que vous ferez lors des phases d’exploration, ravisez-vous. Les autres animaux que l’on croise sont tous animés par une solitude susceptible d’embuer les yeux. Ils évoquent quelqu’un qui est parti, et qui ne semble pas disposé à revenir. En somme, Winter Burrow réchauffe par ses graphismes doux, mais jette un froid par la dureté de son intrigue. C’est peut-être ça, finalement, la survie cosy : cette survie qui nous caresse en nous promettant la liesse, avant de nous rappeler la brutale réalité. Cosy, puis survie.

En termes de mécaniques, Winter Burrow propose tout ce qu’on attend d’un jeu du genre, à commencer par des jauges anxiogènes qui se vident et nous mettent en état d’alerte permanente. En somme, la souris doit avoir suffisamment chaud pour ne pas mourir de froid (sachant qu’on est en plein hiver). Elle doit manger un peu trop régulièrement pour ne pas mourir de faim. Elle doit faire attention à ses mouvements, au risque de ne plus avoir d’endurance. Pour terminer, il y a la santé, qui chute quand on est frigorifié ou quand on se bat contre des ennemis. À cela s’ajoute la nécessité de retaper la maison, que ce soit en assemblant des meubles ou en réparant certains éléments.

Winter Burrow
Dans Winter Burrow, on ramasse un peu trop de ressources. // Source : Pine Creek Games

Pour répondre à tous ces besoins, les environnements regorgent de ressources. Du bois, de la pierre, des feuillages, des ingrédients… Winter Burrow est d’abord un jeu d’exploration et de collecte, avec certaines contraintes liées à l’outillage. À mesure que l’on progresse dans l’histoire, c’est-à-dire en aidant les autochtones, on débloque des nouveaux plans pour se faciliter la vie. De prime abord, le gameplay paraît chill. Puis on se rend vite compte qu’il y a des frictions que les développeurs auraient pu éviter.

La gestion de l’inventaire, par exemple, est chaotique. Déjà, on le remplit un peu trop rapidement (ressources, outils, nourritures…), ce qui force à enchaîner de nombreux allers/retours de plus en plus pénibles. Ensuite, Winter Burrow fait une distinction étrange entre ce qu’on porte et ce qu’on utilise. Ainsi, les objets à utiliser sont à placer dans une zone spécifique de l’interface, sans quoi il n’y aura pas d’accès rapide. Là encore, cela entraîne des allers/retours, dans les menus cette fois. De manière générale, l’ergonomie est perfectible et on peut facilement s’emmêler les pinceaux dans Winter Burrow.

Winter Burrow
La gestion de l’inventaire est chaotique. // Source : Pine Creek

Plus grave, l’absence d’une carte d’apparente à une contrainte décourageante. Certes, les environs du terrier ne sont pas très étendus et/ou éloignés. Mais on aimerait pouvoir disposer d’un endroit où se remémorer les lieux déjà visités et où serait signalée la localisation des différentes ressources (pas toujours très simples à différencier, au passage) ou encore des personnages à aider. Dès lors, au bout de quelques heures de jeu, on se perd dans Winter Burrow. On se perd en prime avec la nécessité de vite retourner chez soi, le sac à dos bien rempli, stressé par la faim et le froid qui nous assaillent — parfois en même temps. C’est un peu trop pour une petite souris, et tout porte à croire que les développeurs ont peut-être poussé le curseur des besoins naturels un peu trop loin pour qu’on qualifie vraiment l’expérience de chill. Dommage.

Le verdict

D’une douceur infinie visuellement, Winter Burrow saisit dès les premières secondes par son charme évident. En nous mettant dans la peau d’une petite souris orpheline qui doit retaper sa maison d’enfance, le jeu nous frappe en plein cœur. C’est mignon et accueillant. Il est simplement dommage que cette forme qui donne envie de se plonger avec un mug de chocolat chaud rempli de guimauves n’aboutisse pas à une expérience moins pénible. Pensé comme un jeu de survie cosy, Winter Burrow se perd dans ses limites, ses contraintes et son ergonomie. Et c’est le joueur et la joueuse qui finit par être paumé. Comme la souris, finalement.
Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Tous nos articles sont aussi sur notre profil Google : suivez-nous pour ne rien manquer !