Les critiques des joueurs envers Niantic cachent la nouvelle réalité de Pokémon Go : le jeu est enfin stable et les Pokémon sont bien plus variés qu’avant.

Mise à jour du 09 août : Niantic vient de lancer une nouvelle mise à jour du jeu dans laquelle les développeurs ont retravaillé les fonctionnalités du radar. Désormais, celui-ci permet de repérer les zones à proximité dans lesquelles se trouvent les Pokémon indiqués par la fonctionnalité « Pokémon proches ». Néanmoins, pour l’instant, seuls quelques utilisateurs bénéficient de cette nouvelle option, encore en phase de test. On ne sait pas encore quand elle sera déployée pour tous les joueurs.

Article original : Depuis le 1er août et la dernière mise à jour de Pokémon Go, Niantic essuie une salve de critiques. En cause : la suppression des fonctionnalités du radar qui permettaient de repérer la distance à laquelle se trouvent les Pokémon et la fermeture technique des sites qui offraient aux joueurs la position précise des Pokémon sur la carte. Pour ce dernier point, Niantic n’a d’ailleurs pas fermé son API qui permet de trouver ces informations, mais filtre simplement les services qui font trop de requêtes — l’application PokéWhere, leader sur Android, comptait par exemple 2 millions d’utilisateurs quotidiens faisant des requêtes toutes les 30 secondes.

Alors oui, certes, les joueurs se retrouvent un brin désarmé pour partir chasser le petit monstre : la marche à l’aveuglette est maintenant l’une des méthodes les plus efficaces pour trouver des Pokémon. On perd le côté chasse au trésor qui constitue le seul ressort ludique du jeu — avec la collectionite. En fait, pour ainsi dire, on ne joue plus vraiment au jeu mais on l’ouvre quand on marche, en espérant avoir de la chance en jetant un œil de temps à autre sur l’écran.

Le radar dans sa première version

Le radar dans sa première version… et ses Pokémon bas de gamme

Pour autant, cette critique cache tout de même deux améliorations de taille, aussi bien pour les joueurs des villes que pour les joueurs des campagnes. Tout d’abord, et c’est primordial, Niantic a énormément diversifié l’apparition des Pokémon. Nous avons testé l’application sur plusieurs jours et sur le trajet que nous empruntons quotidiennement et nous avons croisé nos tests avec ceux d’autres joueurs : le résultat est sans appel, le trio Roucool-Rattata-Nosferapti si agaçant des débuts n’existe plus.

À la place, Niantic a fait un gros travail pour que des Pokémon différents apparaissent. Nous croisons aujourd’hui tous les jours des Pokémon que nous n’avions jamais vu auparavant. On commence à trouver de nouveaux communs : Ptitard, Stari, Abo, Mimitoss, Nidoran ou Krabby sont souvent rencontrés sur nos trajets. Mais la véritable bonne nouvelle, c’est que Niantic a également aboli la spécialisation géographique de certains lieux. Avant, à Paris, tous les parcs avaient leur Pokémon. Maintenant, la faune est très variée et vous pouvez trouver des Pokémon autrefois assignés à un parc un peu partout en vous baladant. Sans forcer, nous avons trouvé un Insécateur, un Ptéra, plusieurs Saquedeneu, Magmar et autres Bulbizarre, Onix ou Abo.

Cet effet est aussi visible sur les leurres et l’encens : avant, vous pouviez compter sur une série de Roucool et quelques Pokémon plus variés. Maintenant, tous les Pokémon apparaissent et trouver un endroit entre 4 Pokéstop où se poser est un véritable avantage : pendant une demi-heure, sans bouger, vous pourrez attraper un véritable bestiaire de Pokémon plus ou moins rares. Tant pis pour votre power-leveling.

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Les Pokémon rencontrés sont aujourd’hui très diversifiés

Dès lors, paradoxalement, il est beaucoup plus facile de trouver des Pokémon aujourd’hui qu’il y a une semaine et le constat est valable pour les villes moins densément peuplées ou les villages. En effet, certains villages étaient des déserts avec parfois, par chance, un point d’apparition central où tous les Pokémon se concentraient, selon la méthode bien détaillée par Le Monde, fondée sur Ingress. Aujourd’hui, un point d’apparition de bas niveau qui ne permettait d’avoir qu’un Roucool ou assimilé a beaucoup plus de chance de faire apparaître un autre Pokémon.

Et la deuxième amélioration qui découle directement des décisions prises par Niantic est la stabilité des serveurs. Que les développeurs soient de bonne ou de mauvaise foi, déployer un jeu qui a un tel succès à l’international demande des ressources incroyables pour calculer toutes les informations quasiment en temps réel. Si vous ajoutez pour une bonne partie des joueurs un service de localisation de Pokémon qui tire sur les serveurs en simulant des positions toutes les 30 secondes, vous comprenez aisément comment la charge peut vite atteindre ses limites.

Même sans radar, il est beaucoup plus facile de trouver des Pokémon aujourd’hui

Le résultat est immédiatement ressenti : il est possible de jouer à Pokémon Go sans connaître ni bug, ni lag pendant plusieurs heures.

Ces deux éléments pris en compte dressent un tableau éminemment positif de l’attitude de Niantic vis-à-vis des joueurs car deux véritables problèmes perçus par tous depuis le début du jeu sont aujourd’hui résolus. Les améliorations du radar sont un work in progress pour les développeurs et peupler les campagnes de Pokémon n’est pas un problème insoluble — loin de là. Comme l’ont répété les petites mains du studio, et John Hanke le premier, Pokémon Go n’est qu’un embryon de jeu à l’heure actuelle et si les joueurs ne se lassent pas, le titre a une marge de manœuvre colossale pour s’améliorer.

C’est tout ce qu’on lui souhaite : en attendant, Niantic a intérêt à trouver rapidement son community manager.

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