Starfield est-il trop beau et trop riche pour être vrai ? C’est ce que l’on peut penser en regardant la longue présentation qu’a tenue Bethesda le dimanche 11 juin, juste après le Xbox Games Showcase. Autrefois attendu pour fin 2022, ce projet ultra ambitieux n’a qu’un but : renforcer le catalogue des exclusivités Xbox, sachant que Microsoft en a besoin. Il y a des raisons d’être enthousiastes, si l’on se réfère aux promesses. Mais il y a aussi des craintes légitimes. D’ailleurs, on peut déjà se raviser sur les performances techniques de Starfield, qui sera limité à un framerate à 30 fps, même sur Xbox Series X.
Todd Howard, patron de Bethesda, a confirmé la mauvaise nouvelle dans les colonnes d’IGN. Sur Xbox Series X, Starfield offrira des graphismes en 4K et un framerate à 30 fps (1440p sur Xbox Series S, avec le même framerate). Il justifie cette limite par le fait que le jeu offre un monde ouvert hyper immersif et détaillé, avec aucun sacrifice sur la fidélité visuelle. « Nous limitons le framerate à 30 fps, car nous voulons cette qualité, nous voulons tout mettre. Nous ne voulons rien sacrifier », indique-t-il. Bref, Bethesda privilégie la beauté à la fluidité et, pire, nous l’impose.
Starfield ne sera pas une vitrine pour la Xbox Series X
Bethesda et Microsoft nous ont déjà fait le coup du jeu Xbox Series X privé d’une fluidité plus confortable, avec Redfall (un titre qui ne restera pas gravé dans les mémoires). Faut-il faire preuve d’indulgence envers Starfield, qui plus est sans y jouer ? Oui, si les ambitions sont matérialisées. Mais il y a un petit peu de non quand même. On a suffisamment tapé sur Nintendo et ses jeux techniquement perfectibles, en raison d’une Switch qui tire la langue depuis son lancement en 2017 (exemple : les jeux Pokémon). Il n’y a pas de raison que Microsoft échappe à la défiance et aux critiques. Que sa tête de gondole de fin 2023 ne soit pas capable d’offrir un framerate élevé est difficilement acceptable. On parle d’une exclusivité qui doit normalement bénéficier d’une optimisation parfaite.
C’est d’autant plus vrai que la firme de Redmond prétend que la Xbox Series X est la console la plus puissante du marché. Mais elle serait donc incapable de faire tourner un jeu vidéo, certes ambitieux, en 60 fps, moins de trois ans après son lancement. D’un coup, ce tweet d’Aaron Greenberg datant de mai 2020 a très mal vieilli. À l’époque, le chef du marketing annonçait : « Les 60 fps seront le standard, mais l’architecture de la console nous permet de viser les 120 fps. » Aujourd’hui, on a envie de rire jaune (ou d’investir dans un PC puissant).
Todd Howard précise quand même que Starfield pourrait viser un framerate plus haut sur Xbox Series X. Sauf que les développeurs préfèrent un chiffre stable (30 fps, donc) plutôt que des variations qui rendraient l’expérience moins consistante. Sur ce critère, nous sommes d’accord avec eux, mais ils auraient pu laisser le choix entre la beauté pure et le confort de la fluidité. C’est le cas pour la plupart des jeux disponibles sur Xbox Series X et PlayStation 5.
Des titres graphiquement ambitieux comme Forza Horizon 5, Horizon Forbidden West, God of War Ragnarök, Ratchet & Clank: Rift Apart ou encore Demon’s Souls tournent impeccablement bien. Certes, ils ne proposent pas tous un territoire infini à explorer, mais il faut parfois faire des compromis dans l’échelle pour offrir une expérience qualitative sur le fond comme sur la forme. Personnellement, je ne peux plus me passer d’un framerate à 60 fps depuis novembre 2020, et je privilégie toujours les performances à la fidélité graphique. Jouer à Starfield ressemblera dès lors à un sacré retour en arrière. Ce qui condamne le jeu à être irréprochable sur le fond.
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