Un petit jeu de cartes, hautement addictif, avec une direction artistique des plus originales. Voici Sea Salt & Paper, notre jeu de société de la semaine.

Malgré ce que le look des cartes laisse penser — elles représentent chacune une photographie d’un origami du monde marin –, Sea Salt & Paper n’est pas un jeu de plis (vous l’avez ?). Passons rapidement sur sa thématique, inexistante, pour nous intéresser à son fonctionnement.

En début de partie, toutes les cartes sont mélangées en un tas, faces cachées. On retourne les deux premières, pour constituer deux défausses distinctes. À son tour, on a le choix entre deux actions : soit prendre la première carte sur le dessus d’une de ces deux défausses, soit piocher deux cartes du tas, en garder une, et remettre l’autre dans une des défausses.

Sea Salt & Paper
Source : Bombyx

Il existe plusieurs types de cartes, mais elles se divisent globalement en deux catégories : les cartes à points et les cartes à effets. Celles à points fonctionnent sur le principe de la collection. Un seul poulpe, par exemple, ne rapporte rien. Deux poulpes rapportent 3 points, 6 points si l’on en a trois, etc. Les cartes à effets fonctionnent toujours par paires. Il faut deux bateaux pour rejouer un tour, deux poissons pour piocher une carte au hasard, un requin et un nageur pour voler une carte à un adversaire, etc. Il suffit de poser une paire devant soi à son tour pour déclencher l’effet.

Il n’y a pas de fin de manche fixe dans ce jeu, c’est aux joueurs d’en décider. À partir du moment où vous avez au moins 7 points en main (ou devant vous, avec les cartes à effets déjà posées), vous pouvez déclarer la fin de la manche.

Sea Salt & Paper
Source : Bombyx

Deux possibilités s’offrent alors à vous. Soit c’est une fin de manche immédiate, auquel cas tout le monde marque ses points normalement. Soit, vous déclenchez une dernière chance : tout le monde rejoue un dernier tour… sauf vous. Si personne d’autre n’a plus de points que vous, vous marquez vos points. Dans le cas contraire, ce sont les autres qui marquent leurs points, et vous, rien.

Les manches se suivent ainsi, et la partie s’arrête dès que quelqu’un atteint un certain nombre de points selon le nombre de participants. Mais, ce n’est pas tout. Il y a quatre cartes sirène dans le jeu, qui rapportent des points selon les couleurs des autres cartes. Et, si vous parvenez à récupérer les quatre… vous gagnez immédiatement la partie !

Pourquoi jouer à Sea Salt & Paper ?

Attention, on préfère vous prévenir : Sea Salt & Paper est un jeu à haut potentiel addictif. Nous en sommes déjà à une trentaine de parties, et nous ne nous en lassons toujours pas.

Sea Salt & Paper
Source : Bombyx

La première laisse un goût un peu mitigé. Oui, c’est sympathique, mais c’est surtout très hasardeux. Il faut bien avouer qu’il est un peu pénible de revenir sans cesse au livret de règles pour vérifier les effets des cartes (des aides de jeu auraient été bienvenues). Les différentes manières de marquer des points sont un peu tarabiscotées.

Mais, piqué par la curiosité, on en fait une deuxième. On comprend un peu mieux comment jouer, quand déclencher tel ou tel effet, comment jongler entre les différents types de cartes, etc. Vient la troisième, où l’on reconnait maintenant tous les symboles, fluidifiant ainsi le déroulement de la partie.

Et, à partir de là, tout s’emballe. On n’a qu’une envie : y jouer, encore et encore. Que l’on ait perdu ou gagné la précédente. D’autant que les parties sont rapides, surtout à deux, une dizaine de minutes. Pire encore, si vous n’avez personne avec qui y jouer, une adaptation en ligne est disponible sur Board Game Arena pour assouvir votre envie.

Sea Salt & Paper
Source : Bombyx

On pourrait lui reprocher l’absence de liant entre la mécanique et la thématique. Mais, on s’en moque, ça n’est qu’un petit jeu de cartes, qui n’a d’autre prétention que de vous faire passer un bon moment, pas de vous plonger dans une quelconque aventure. Ou son design particulier. Il faut lui laisser la gageure de son originalité, que l’on aime ou pas, et reconnaître le talent des deux origamistes qui ont créé ces pliages.

Cerise sur le gâteau, c’est le premier jeu, à notre connaissance, à utiliser ColorADD, un système de pictogrammes pour identifier les couleurs, destiné aux daltoniens. Ça ne mange pas de pain et permet à encore plus de monde d’y jouer, et l’on espère que d’autres éditeurs lui emboîtent le pas.

Sea Salt & Paper est un petit jeu de cartes, dans une toute petite boîte, à un prix rikiki, qui ne paye pas de mine de prime abord. Une fois que l’on y a goûté, que l’on a apprivoisé son système de points et son iconographie, on n’a qu’une envie : y revenir. C’est malin comme tout, fluide, ses parties sont rapides, et il se paye même le luxe de proposer des « illustrations » jamais vues auparavant dans un jeu de société. Après District Noir tout récemment, les jeux de cartes hautement addictifs ont le vent en poupe.

  • Sea Salt & Paper est un jeu de Bruno Cathala et Théo Rivière
  • Illustré Origamé par Pierre-Yves Gallard et Lucien Derainne
  • Édité par Bombyx
  • Pour 2 à 4 joueurs à partir de 8 ans
  • Pour des parties d’environ 30 minutes
  • Au prix de 10,95 € chez Philibert

Le verdict

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