Ce ne devait être qu’une colo, le temps d’un été. Un camp de vacances au bord d’un lac bardé d’une forêt, un grand chalet, en voilà une carte postale de rêve pour un moment d’évasion. Laura et Max y sont moniteurs, avec sept autres étudiants et étudiantes. Mais le jeune couple a décidé de prendre la route un peu plus tôt que prévu et arrive en avance, en ce soir de pleine lune. Ils n’auraient jamais dû.
Pour les sept autres membres de l’équipe, la colo se passe à merveille et le mois s’écoule sans grabuge. Jusqu’au dernier jour. Les groupes d’enfants partis, mais la voiture tombée en panne, les moniteurs sont bien obligés de rester une nuit de plus. Pour fêter cette soirée supplémentaire ensemble, ils décident d’organiser un grand feu de camp aux abords du lac, en ce soir de pleine lune. Ils n’auraient jamais dû.
Qui sortira vivant du camp d’Hackett’s Quarry ? Cela ne tient qu’à vos choix et à vos réflexes. Développé par Supermassive Games, The Quarry propose une expérience narrative d’horreur dans la droite ligne d’Until Dawn.
Les sueurs froides sont bien là dans The Quarry
Tout en rendant hommage aux slashers des années 80-90, The Quarry s’émancipe un minimum en proposant son propre récit et en se débarrassant de quelques ressorts peu fameux, comme les jumpscares, qui étaient très présents dans Until Dawn. Le récit parvient même à surprendre par sa qualité d’écriture, au renfort d’une trame narrative accrocheuse et d’une cinématographie élaborée — aidée par des graphismes impressionnants de réalisme (exception faite de l’eau).
Il en résulte une atmosphère certes oppressante, mais pas excessivement malsaine, de quoi donner la sensation de vivre une forme d’aventure, davantage qu’une pure expérience horrifique vide de sens. D’ailleurs, on a d’autant plus « peur » lors de certaines séquences grâce à ce contexte bien installé.
On trouve du sens à l’expérience aussi grâce à un système de choix qui génère de vrais impacts, des « chemins ». Donc oui, la vie des personnages est entre nos mains, et oui, ces moments de décision peuvent nous mettre de vrais coups de pression. Les sueurs froides sont là. D’autant qu’une bonne partie des moniteurs et monitrices dégagent suffisamment de sympathie pour être attachants — mention spéciale à Kaitlyn (Brenda Song), Laura (Siobhan Williams) ou encore Dylan (Miles Robbins).
Un problème de rythme
Malgré les conséquences réelles des choix, on peut regretter que les décisions demeurent très limitées au fil du jeu. Là où des expériences narratives comme Life is Strange, Detroit Become Human ou Syberia distillent la sensation de participer à chaque instant au déroulé de l’aventure, The Quarry ne nous fait intervenir qu’à des moments très spécifiques. Il faut donc accepter d’être très souvent simple spectateur de longues cinématiques. En jouant sur les mots, on pourrait davantage parler d’un film dont on peut influencer le cours que d’une histoire interactive. D’ailleurs, il existe un « mode cinéma » dans The Quarry.
Si cette présence succincte de l’interaction est un choix assumé, ce n’est pas sans causer un défaut global de rythme. Il faut du temps — un peu trop — pour entrer le jeu. Les séquences de QTE peuvent être ennuyeuses. Pouvoir décider qui l’on va embrasser, mais ne pas pouvoir agir lors d’un moment qui aurait été déterminant, peut également exaspérer par instants. Sans compter que les protagonistes ont parfois des comportements absurdes et peu crédibles (personne ne semble ressentir la douleur, dans cet univers). Ces faiblesses sont à déplorer tant elles viennent abaisser l’habileté de l’ensemble.
Malgré ses défauts notables, le jeu de Supermassive Games reste de grande qualité. Plusieurs années après Until Dawn, The Quarry constitue la nouvelle expérience horrifique de référence, car clairement incontournable pour les fans du genre.
Le verdict
On a aimé
- Un récit bien géré, assez captivant à jouer
- Plusieurs personnages attachants
- Les graphismes photoréalistes
- La musique
- Hommage aux slashers
On a moins aimé
- On est trop souvent simples spectateurs
- Des comportements parfois peu crédibles
- L’esthétique abuse de la pénombre, il arrive qu’on n’y voit rien
The Quarry est une expérience horrifique de qualité et incontournable pour les fans du genre. La promesse de l’héritage d’Until Dawn est tenue, le résultat est même meilleur. Le nouveau jeu de Supermassive rend hommage aux slashers, mais propose aussi une histoire accrocheuse, qui surprend régulièrement. C’est notamment la mise en scène qui impressionne, les graphismes réalistes mis au service d’une vraie cinématographie.
On regrettera cependant des comportements peu crédibles quelques fois et une trop faible présence des choix (avec des séquences QTE un peu ennuyeuses). Le nombre de fins est largement satisfaisant en revanche, puisqu’elles dépendent surtout… du nombre de personnages morts ou en vie, et il y a beaucoup de personnages.
Malgré des défauts qui abaissent parfois le plaisir, The Quarry va rester plusieurs années le jeu d’horreur de référence — et ce sera mérité.
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