Le Premier ministre ne veut pas faire de l’avenir de la contribution de l’audiovisuel public une question d’actualité. Il a néanmoins reconnu qu’il faudra y apporter une réponse d’ici la fin du quinquennat.

La redevance TV, saison dix-neuf, épisode vingt-deux. L’interminable feuilleton sur l’avenir de la contribution à l’audiovisuel public a connu un nouveau développement cette semaine, avec l’intervention d’Édouard Philippe. Au micro de France Info, le Premier ministre fait savoir qu’il est urgent d’attendre. « Cette question n’est pas d’actualité », a-t-il lancé, quoi qu’en dise Gérald Darmanin.

Fin mars, le ministre de l’Action et des Comptes publics exprimait son intérêt pour la suppression de ce prélèvement, en avançant trois arguments : la fin prochaine de la taxe d’habitation (la redevance y est adossée), l’évolution des usages avec la bascule sur de nouveaux écrans (smartphone, PC) et le mouvement des gilets jaunes, qui a traduit de façon visible le malaise de la population face à la fiscalité.

Édouard Philippe.

Édouard Philippe.

Source : Jacques Paquier

Un dossier à régler d’ici 2022

Édouard Philippe sait néanmoins que ce sujet finira par arriver sur la table : comme la taxe d’habitation est amenée à disparaître, l’avenir de la redevance audiovisuelle. « Il faudra qu’on se pose la question du financement de l’audiovisuel et peut-être de la redevance », reconnaît le Premier ministre. La fin de la taxe d’habitation étant planifiée pour 2022, ce sujet devra être traité d’ici là.

Plusieurs réflexions existent pour faire évoluer ce prélèvement : élargir son assiette à tous les contribuables, qu’ils aient un téléviseur ou non (en clair, il s’agirait de taxer aussi celles et ceux n’ayant qu’un PC ou un smartphone) ; moduler son montant selon les revenus ; faire revenir la publicité sur le service public après 20 heures (même si la taxe TOCE a été mise en place pour compenser la perte de revenus).

Actuellement, la redevance télévisée est facturée annuellement à 139 euros pour la population visant en métropole et possédant un téléviseur. Ce montant est de 89 euros pour la France d’outre-mer. En 2017, elle aurait permis de collecter 3,2 milliards d’euros au profit du service public. Ce montant est réparti entre France Télévisions, Radio France, Arte, France 24, RFI, Monte Carlo, TV5 Monde et l’INA.


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