La version mobile du système ParcourSup serait responsable de plusieurs erreurs d’affectation dans l’enseignement supérieur, révèle une enquête de Marianne publiée le 1er juin 2018.

Capture d’écran de l’appli ParcourSup
L’hebdomadaire français raconte comment une élève de terminale aurait vu son compte supprimé de ParcourSup alors qu’elle pensait avoir validé son premier choix. L’ingénieur Guillaume Ouattara, sur son blog, décrit que d’autres lycéens et lycéennes ont également vécu le même problème. Certains vœux, validés par les futurs étudiants et par l’application, apparaîtraient le lendemain comme abandonnés.
« Au bout du fil, la conseillère m’a indiqué que ce n’était pas la première fois de la journée qu’ils devaient faire face à cette situation », rapporte la mère d’une élève dans l’article. Sur Twitter, d’autres parents dénoncent le même problème. À chaque fois, les élèves sont réintégrés à la plateforme, mais à nouveau sur liste d’attente.
Plus inquiétant encore : le problème semble être connu au sein de certaines académies et du corps professoral. « Il ne faut surtout pas valider les vœux sur l’application mobile ! Les consignes ont été communiquées et serinées par tous les professeurs principaux depuis plusieurs semaines », a ainsi affirmé l’Académie de Versailles à Marianne.
Sur Twitter, la secrétaire nationale du Syndicat National des Enseignements de Second degré a envoyé une affiche conseillant aux lycéens de « travailler sur un ordinateur uniquement ». Contactée en message privé, elle nous explique qu’il s’agit d’une affiche placardée par la direction du lycée Delamare Deboutteville à Forges-les-Eaux.
Attention ! Faute de confirmation des vœux en attente avant validation d’une proposition, tout est annulé … Bouton de confirmation peu visible sur l’application smartphone semble-t-il… #parcourzut #parcoursup pic.twitter.com/uKs9y9QJOu
— Claire Guéville (@VilleCG) May 29, 2018
Contacté par BFMTV, le ministère de l’Enseignement supérieur a affirmé que ces « couacs » ne concerneraient qu’une « quinzaine » de cas, sur 87 000 personnes qui auraient « confirmé leur choix sur mobile ».
Empêcher l’utilisation d’une appli mobile en 2018
Certains parlent d’un bug — démenti par le ministère de l’Education nationale —, d’autres d’une application qui ne serait pas assez claire ou de boutons qui seraient « trop petits ».
Une chose est sûre : il n’y a pas de problème généralisé au niveau de l’application, auquel cas un nombre beaucoup plus important d’élèves seraient touchés par le problème. Contactée par Numerama, une lycéenne de 18 ans nous explique avoir validé sans problème une formation à Rouen sur appli Android, et n’avoir pas perdu ses vœux en attente.
Cependant, les cas sont assez nombreux pour faire état d’un réel souci au niveau de l’application. Or, il parait aberrant de devoir conseiller à des adolescents de ne pas utiliser leur téléphone portable pour valider leurs choix. Alors qu’une étude récente a montré que près d’un adolescent américain sur deux déclare être connecté « en permanence », imaginer que les élèves de terminale n’utiliseront pas utiliser une application mobile relève au mieux de la naïveté, au pire de l’inconscience. En 2015, plus de 70 % des jeunes déclaraient avoir un smartphone et plus de 90 %, un téléphone portable.
À la date du 4 juin 2018, seuls 32,7% des élèves ont accepté définitivement une proposition sur ParcourSup.
Point #Parcoursup du jour : 26,5% des candidats sont toujours en attente. 32.7% des candidats ont accepté définitivement une proposition. 21% des candidats refusés partout ont demandé à être accompagnés par leur rectorat.
— Guillaume Ouattara (@ingenuingenieur) June 4, 2018
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