L’organisation État islamique a beaucoup perdu de sa superbe, du fait de l’importante pression militaire qui est exercée par la coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie mais aussi par l’action résolue des forces armées russes pour soutenir le régime de Bachar el-Assad. Résultat des courses, le territoire effectivement contrôlé par Daech a fondu comme neige au Soleil au cours des derniers mois.
Mais si son sanctuaire territorial ne représente plus aujourd’hui que quelques tâches en cours d’annihilation sur la carte du Moyen-Orient, la structure terroriste demeure une menace sérieuse : on pense évidemment aux actions individuelles ou collectives dans des pays impliqués sur le terrain pour en finir avec l’organisation, mais aussi aux opérations de propagande sur Internet pour attirer de nouvelles recrues.
« Cyber-campagne offensive majeure »
C’est sur ce dernier volet qu’une action d’envergure a été menée par le GCHQ, qui est le service de renseignements électroniques du Royaume-Uni (Government Communications Headquarters). L’agence aurait en effet conduit une « cyber-campagne offensive majeure » contre l’organisation État islamique afin d’entraver sa capacité à coordonner les attaques et de supprimer sa propagande.
C’est ce qu’a affirmé Jeremy Fleming, le directeur du GCHQ, lors d’une conférence sur la cybersécurité et dont les propos ont été rapportés par la BBC. Il a aussi expliqué que cette opération n’a pas seulement perturbé les activités en ligne de Daech : elle a aussi permis la destruction d’équipements et de réseaux. L’intéressé a toutefois précisé que les résultats de ces opérations « sont très variés ».
Cyber-campagne américaine
Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays à utiliser la dimension cyber pour combattre Daech. Les États-Unis aussi, via la NSA et le Cyber Command, sont sur le coup, mais il semble que les résultats obtenus par cette campagne informatique ne sont pas ceux qui étaient espérés. L’existence d’opérations « cyber » contre l’État islamique a été admise début 2016 par Ashton Carter, du temps où il était ministre de la défense.
En juin 2017, le New York Times donnait l’exemple de l’opération Glowing Symphony qui visait à dérober des mots de passe de comptes utilisés par Daech pour administrer des contenus. Il s’agissait alors de bloquer les membres de l’EI voulant y accéder et d’effacer les fichiers litigieux. L’opération, un succès au départ, avait fini par être en partie annulée quand il a été constaté que les documents avaient été remis en ligne ailleurs.
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