Margrethe Vestager, la commissaire européenne en charge de la concurrence, a évoqué le démantèlement de Google si la firme de Mountain View échoue à respecter les règles du Vieux Continent.

C’est une petite phrase qui a certainement dû faire froncer quelques sourcils du côté de Mountain View. Alors qu’elle discutait avec le journal britannique The Telegraph, la commissaire européenne à la concurrence a expliqué que Bruxelles que la menace de scinder Google en plusieurs plus petites entités était toujours sur la table, et que par conséquent l’entreprise américaine devrait faire attention.

Ces propos surviennent dans un contexte très délicat pour la firme de Mountain View.

En 2017, après huit ans d’enquête, Google a été condamné à devoir payer une amende de 2,4 milliards d’euros, Bruxelles ayant jugé que le géant du net « a abusé de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche en favorisant son propre service de comparaison de prix dans ses résultats de recherche et en rétrogradant ceux de ses concurrents ».

google

CC John Marino

Plusieurs contentieux

Pour rétablir la situation, la Commission européenne laisse à Google le soin de déterminer le remède le plus adapté. En cas de manquement, une autre procédure peut être lancée, avec des astreintes pouvant s’élever à 5 % du chiffre d’affaires réalisé dans le monde par Alphabet, la société-mère de Google. Et pour l’instant, il semble que le remède proposé par Google pose quelques problèmes.

Et ce dossier-là ne concerne que Shopping : il existe en effet d’autres contentieux en cours entre la Commission européenne et Google, sur la publicité en ligne (AdSense) et sur la place occupée par l’entreprise américaine dans le marché du mobile (Android). Ces trois dossiers pourraient justifier, aux yeux de Margrethe Vestager, un démantèlement des activités du groupe.

Margrethe Vestager

Margrethe Vestager
CC Radikale Venstre

Proposition ancienne

L’idée de démembrer Google n’est pas récente.

Elle est sur la table depuis 2010, car le groupe est dans une posture particulière : il est à la fois juge (le moteur de recherche) et partie (éditeur de services). en France, le précédent gouvernement a été interpelé à ce sujet tandis que de l’autre côté du Rhin, Heiko Maas, l’actuel ministre des Affaires étrangères, se montrait sensible à cette idée, du temps où il était à la Justice.

En 2014, il y a même eu l’adoption d’une résolution au Parlement européen appelant à scinder Google en deux entités, dont l’une s’occuperait que de la recherche tandis que l’autre récupérerait le reste des activités. Le fait qu’aujourd’hui, l’une des membres-clés de la Commission européenne évoque cette éventualité montre que cette piste, en plus d’être toujours sur la table, tend à se renforcer.


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !