Aux Etats-Unis, les procureurs ont préféré abandonner une partie des poursuites contre l'activiste Barrett Brown, en revenant sur l'idée qu'il pourrait être tenu responsable du contenu des liens hypertextes qu'il publiait sur son site.

En 2012, le FBI avait arrêté Barrett Brown, un journaliste militant favorable à la cause des Anonymous, qui s'était autoproclamé porte-parole du mouvement et avait publié une série de vidéos provocatrices, dont une qui menaçait directement un agent du FBI. L'homme a été poursuivi et placé en détention provisoire pour 11 chefs d'accusation différents, notamment d'obstruction à la justice et de menace contre un représentant des forces de l'ordre. 

Mais les autorités américaines, qui ont peut-être retenu certaines leçons du drame de l'affaire Aaron Swartz, ont décidé d'alléger le fardeau. L'une des charges les plus contestées a été abandonnée. L'accusation avait en effet poursuivi Barrett Brown pour avoir publié sur son site internet un lien hypertexte menant vers la page sur laquelle des Anonymous avaient publié des informations bancaires confidentielles obtenues en 2011 suite au piratage de Stratfor, une sorte de cabinet noir du renseignement américain. Le piratage avait permis à Wikileaks de publier de nombreux e-mails révélant les activités de Startfor.

La décision des procureurs d'abandonner cette charge a été saluée par les défenseurs de la liberté de la presse, qui y voient une protection du droit à faire des liens hypertextes dans des articles sans être tenu responsable du contenu des pages visés. "La théorie du gouvernement était très, très dangereuse pour toutes les formes de journalisme collaboratif ou pour le partage d'informations en général", s'est réjoui un représentant de la Society to Protect Journalists.

La nouvelle a aussi bien sûr été accueillie avec soulagement par les Anonymous. "Bonne nouvelle pour l'internet", se félicite l'un d'eux. "Pouvez-vous imaginer que le fait que publier un lien hypertexte vous rendait légalement coupable du contenu ?"

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