Un article du Figaro Magazine rapporte que les experts des assurances laissent entendre que les morts et les blessés lors du dernier festival de Pukkelpop ont été causés indirectement par le piratage sur Internet. Une explication curieuse, qui semble avoir été soufflée par l’industrie du disque.

Au fil des ans, le piratage a été accusé de bien des maux. Il a été successivement dénoncé pour avoir financé le terrorisme dans le monde, empêché le développement de l’offre légale sur Internet, menacé l’avenir du football ou encore entrainé un chômage de masse, notamment en Europe. Nous pensions avoir tout lu, tout entendu à propos des conséquences du téléchargement illicite sur Internet. Nous nous trompions.

Le piratage sur Internet est aussi le responsable indirect du bilan humain lors de drames imprévisibles, comme celui qui a frappé en août dernier le festival de musique Pukkelpop, en Belgique. C’est en tout cas l’opinion d’experts des assurances qui, « confrontés à plusieurs catastrophes similaires« , « voient en effet une conséquence inattendue de la chute des ventes de disques« .

Le 18 août dernier, une violente tempête s’est abattue dans la région où se déroule habituellement le festival. L’orage, d’une grande violence, a eu des conséquences terribles. 5 morts, 70 blessés et des dizaines de personnes choquées, sans parler des dégâts matériels considérables. Rapidement, les responsabilités des uns et des autres dans ce drame ont été recherchées.

Pouvait-on prévoir une telle tempête ? Les installations du festival étaient-elles suffisamment robustes pour faire face à une météo déchaînée ? Pour un climatologue de l’institut royal météorologique, interrogé par la RTBF, des orages aussi violents ne sont pas exceptionnels et peuvent même être anticipés. D’ailleurs, l’IRM avait lancé un avertissement général orange pour la journée du 18 août.

Dans un numéro du Figaro Magazine, signalé par Delphine Dumont sur Twitter, les experts des assurances proposent une autre lecture de l’évènement. « Les groupes ayant un besoin vital de concerts géants, ils louent de gigantesques estrades, surchargées d’équipement vidéo et de spots. La pluie et le vent ne les détruisent pas plus qu’avant, mais quand elles tombent, cela fait beaucoup plus de dégâts« .

Une lecture du drame quelque peu étonnante. Ces compagnies d’assurance, dont l’explication parait soufflée par l’industrie musicale, oublient qu’il est de leur responsabilité de refuser d’assurer les manifestations dont la sécurité ne respecte pas un niveau suffisant de garanties.

S’il fallait rechercher des coupables, ce serait davantage du côté des organisateurs et de leurs assureurs que du côté des spectateurs qui, tout pirates qu’ils soient, payent chers les places de concerts qui doivent permettre de financer leur sécurité.

Si la sécurité n’est pas assurée, c’est soit que les places ne sont pas assez chères, ce dont on doute, soit que leur coût n’est pas suffisamment bien réparti entre la rémunération des artistes et des intermédiaires, et les dépenses liées à la qualité des structures.

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