Après un long combat judiciaire, l’Inde a obtenu que Google, Yahoo et Microsoft acceptent de bloquer les publicités qui proposent aux femmes de déterminer le sexe de leur enfant à naître.

À la suite de leur condamnation en juillet dernier par la Cour suprême indienne, Yahoo, Microsoft et Google ont accepté de se plier aux spécificités juridiques locales, et de bloquer les publicités qui proposent aux femmes des services permettant de déterminer le sexe de leur enfant à naître. Selon la BBC, le ministre de la santé a annoncé à la plus haute juridiction que les trois géants du Web américains avaient accepté de bloquer toutes les publicités comportant l’un des 22 mots clés identifiés, liés aux tests prénataux.

Il avait fallu que l’Inde livre un combat judiciaire pour obtenir cette censure, qui répond à une préoccupation très grave dans le pays. Pour des raisons culturelles qui remontent à de très vieilles traditions, la naissance d’une fille est souvent vécue comme un poids insurmontable par les familles indiennes, en particulier dans certaines régions. Ces familles se disent notamment qu’elles devront payer une dot pour marier la future jeune femme, et gardent l’idée qu’une femme serait moins productive qu’un homme pour répondre aux besoins du foyer.

Une censure anti-discrimination

Il en résulte que ces familles indiennes tendent à sacrifier le fœtus (voire le bébé né) lorsqu’elles savent qu’il s’agit d’une fille. Selon les statistiques du Programme des Nations Unies pour le Développement, il naît aujourd’hui 976 filles pour 1000 garçons, mais le ratio qui n’était que de 914 filles pour 1000 garçons en 1961 tombe encore à seulement 830 filles pour 1 000 garçons dans certaines régions très traditionnelles.

C’est donc pour éviter la discrimination à la naissance que l’Inde interdit les avortements en raison du sexe, et que les déterminations du sexe par ultra-son avant la naissance sont interdites depuis 1994. Mais comme l’avortement dans les pays qui l’interdisent encore, ces pratiques restent réalisées illégalement. S’agissant des déterminations du sexe, certains commerçants profitaient des annonces Google AdWords ou autres pour vendre des kits permettant de connaître soi-même le sexe de l’enfant, ou vanter les services d’une clinique privée.

En plus de refuser les publicités, Google bloquera également les suggestions de termes de recherche, qui peuvent être liées à de telles activités. Il affichera également des messages d’avertissement pour rappeler que la détermination prénatale du sexe est interdite en Inde.

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