La Cour Suprême de l’Inde exige que les géants américains du Web interdisent les publicités qui permettent aux femmes de connaître le sexe de l’enfant avant la naissance, pour lutter contre les pratiques d’avortements discriminatoires.

Après de très nombreuses années de procédures et déjà plusieurs condamnations précédentes, la Cour Suprême d’Inde a condamné mardi les géants américains du Web Google, Microsoft et Yahoo, pour ne pas avoir empêché la publication d’annonces qui visent à vendre des tests de détermination prénatale du sexe de l’enfant. La Cour Suprême est visiblement très agacée par le comportement passif des firmes américaines, et a même demandé au gouvernement de provoquer une réunion avec eux,

Le sujet est d’une gravité extrême. Alors que la possibilité de connaître le sexe de l’enfant avant la naissance est perçue comme un progrès en Occident, et souvent comme une information amusante, elle est souvent considérée comme une information qui donne droit de vie ou de mort au fœtus en Inde. Comme l’avait expliqué Slate dans un excellent article de 2013, la culture millénaire indienne fait que la naissance de plusieurs filles au sein du foyer est souvent vécue comme un drame, qui pousse à tuer l’enfant.

Dans certaines régions du pays, le ratio tombe à seulement 830 filles pour 1 000 garçons

« En Inde, une fille est un poids. Elle coûte cher. Il faudra la marier et la doter. Une pratique officiellement interdite depuis 1961, mais qui se trouve aujourd’hui exacerbée avec la société de consommation », expliquait le journal. Les déterminations prénatales du sexe permettent aux familles d’agir plus rapidement, et de ne pas avoir à tuer l’enfant né, mais plutôt de recourir à un avortement (le sexe peut être déterminé par échographie à partir du second trimestre en échographie, ou dès la septième ou huitième semaine en test sanguin). En conséquence, le nombre de naissances de filles chute.

Selon les statistiques du Programme des Nations Unies pour le Développement, il naît aujourd’hui enfin 976 filles pour 1000 garçons, alors que le ratio était de 914 filles pour 1000 garçons en 1961. Dans certaines régions du pays, le ratio tombe à seulement 830 filles pour 1 000 garçons.

C’est donc pour lutter contre les discriminations traditionnelles que le gouvernement indien fait interdiction aux femmes de déterminer le sexe de leur enfant avant la naissance. Les avortements sont autorisés depuis 1972, mais pas si la raison est le sexe du fœtus.

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