Financer un long-métrage par les internautes ? C’est le pari de deux producteurs australiens en vendant un dollar chaque image du film. Malgré le risque, près de 6 000 dollars ont déjà été récoltés sur les 135 000 à atteindre pour boucler le budget de « The Tunnel ». À l’arrivée, le film sera diffusé librement sur les réseaux peer-to-peer.

Peut-on miser sur le financement par la foule (crowdfunding : dans le domaine de la musique, MyMajorCompagny est l’exemple type en la matière) pour produire un long-métrage ? À en croire l’enthousiasme de deux producteurs australiens, c’est tout à fait envisageable. C’est d’ailleurs ce qu’ils cherchent à faire en ce moment même pour leur prochain film, The Tunnel.

Les deux hommes, Enzo Tedeschi et Julian Harvey, ont lancé depuis quelques jours le projet « 135k ». L’objectif est simple : persuader les internautes d’acheter l’une des 135 000 images qui composeront le long-métrage de 90 minutes. Un pari osé pour réunir 135 000 dollars (un dollar par image), dans la mesure où le film est loin d’être fini.

Mais si l’opération est un succès, les deux hommes ont d’ores et déjà prévu de renvoyer l’ascenseur aux internautes en offrant gratuitement leur film sur Internet, via une diffusion sur les réseaux peer-to-peer.

« Nous pensons que si nous arrêtons de combattre les réseaux P2P et trouvons un moyen de travailler avec eux, ils peuvent se révéler être la plus grande révolution dans la manière de communiquer avec le public » a déclaré Tedeschi dans un communiqué de presse.

Si le pari est encore loin d’être gagné, le début de l’opération s’est néanmoins très bien déroulé. Interrogés par Digital Life, les deux producteurs ont remarqué que « des personnes sont venues sur le site et ont acheté des images alors que nous étions encore en phase de test » s’est enthousiasmé Julian Harvey.

« Ensuite, cela a commencé à se répandre dans les médias sociaux avant même que nous ayons lancé officiellement le site. Six jours plus tard, nous avons vendu plus de 6 000 frames aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, mais aussi partout dans le monde, même dans des endroits aussi éloignés que la Lettonie. Le projet rencontre une certaine résonance » a affirmé Julian Harvey.

Pour l’heure, le projet a convaincu suffisamment de personnes pour écouler 6 000 images et donc récolter 6 000 dollars. Pour les deux producteurs, l’opération devrait donc être couronnée de succès. En effet, ils estiment que les réseaux P2P sont un moyen idéal pour toucher un vaste public.

Par le passé, cette supposition a déjà eu tout le loisir de se vérifier. Le peer-to-peer, que l’industrie culturelle amalgame trop souvent à du simple piratage, a régulièrement été le carburant inespéré pour propulser un artiste ou une œuvre sur le devant de la scène ou relancer les ventes d’un album ou d’un DVD. Et surtout, cela n’a pas non plus conduit à l’effondrement de l’industrie culturelle, notamment l’industrie cinématographique.

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