Après les drones qui ont conquis la guerre aérienne, la Russie souhaite que la guerre terrestre soit aussi confiée à des appareils semi-autonomes. C’est pour cela qu’elle a conçu son tank Uran-9, mais a-t-il une véritable utilité opérationnelle en l’état ?

Est-ce une bonne idée de greffer un arsenal de guerre sur un véhicule semi-autonome, qui peut se servir du dit arsenal ? Nous connaissions les drones militaires volants qui répondent à peu près à cette description : la Russie semble trouver que déporter cette technologie sur la terre ferme peut être une brillante idée. Et c’est avec force médiatisation qu’elle a présenté son tank autonome sobrement nommé Uran-9.

Il embarque avec lui un canon automatique de 30 mm 2A72, une mitrailleuse automatique de calibre 7.62 et plusieurs lanceurs de missiles anti-tanks Ataka 9M120. De quoi réduire tenir une place forte dans une guerre moderne, l’engin étant prévu pour contrer des cibles allant du soldat au tank et peut être configuré avec d’autres armes, comme des lanceurs de missiles sol-air et tous les outils de détection que vous pourriez imaginer. L’engin n’est pas entièrement autonome : il est accompagné sur le terrain par un poste de commandement et doit être transporté sur un camion.

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Voilà pour la théorie. En pratique, peut-on craindre que la guerre des drones soit portée sur le sol avec un engin pareil ? C’est toute la réflexion du blog Foxtrot Alpha, spécialisé dans la guerre moderne et l’armement : d’après Tyler Rogoway, cet engin présenterait beaucoup d’inconvénients s’il était utilisé sur un véritable champ de bataille. Et le premier, ce serait son autonomie, au sens strict du terme : à quoi bon avoir une sorte de drone à chenilles sans personne à l’intérieur si un opérateur doit se tenir à proximité dans un véhicule ? Le problème se pose moins pour les drones aériens qui ne connaissent pas les soucis d’un terrain accidenté ou tout simplement, d’un paysage vallonné.

Du coup, son usage sur le terrain serait limité au combat rapproché… et oui, on déduit facilement la suite : quel intérêt d’envoyer un combattant non piloté par des humains si des humains sont à quelques mètres de la zone de combat dans un centre de contrôle non défendu ? Il suffira à l’ennemi d’attaquer le centre qui ne se trouvera pas bien loin plutôt que le tank. Rogoway conclut son analyse en affirmant que cet Uran-9, avec sa médiatisation complètement kitsch, n’est qu’un moyen pour la Russie de montrer qu’elle est capable de faire des appareils de guerre roulants qui n’ont pas besoin de conducteur — et qu’elle avance bien sur ce secteur. De là à voir ces chars sur un champ de bataille, de l’eau aura coulé sous les ponts.

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