Le blogueur et avocat Maître Eolas a été condamné mardi pour des tweets jugés injurieux et diffamatoires contre l'Institut Pour la Justice (IPJ), un lobby dénonçant le prétendu laxisme de la justice. Il a désactivé son compte Twitter en réaction.

Même un avocat peut parfois sortir des limites autorisées par le droit. Et offrir la possibilité de rappeler que la liberté d'expression n'est pas absolue, mais bien limitée. Le célèbre avocat anonyme Maître Eolas, véritable figure incontournable de la "blogosphère" et toujours très actif sur Twitter, a été condamné mardi pour ses tweets contre l'Institut pour de la Justice (IPJ), un lobby favorable au durcissement de la politique répressive, avec lequel il est en guerre ouverte et publique.

En 2011, il avait reproché en particulier à l'IPJ l'organisation d'une pétition qu'il jugeait bidonnée, prétendument signée par 1,7 million d'internautes, qui dénonçaient le "laxisme" de l'autorité judiciaire.

Selon l'AFP, Maître Eolas a été condamné pour « injure publique » et « diffamation », à cause d’un tweet injurieux adressé à l'IPJ, dont la poésie n'a pas été appréciée par le tribunal : "Je me torcherais bien avec l’Institut pour la justice si je n’avais pas peur de salir mon caca".

Pour ce tweet riche en évocations d'images, il devra payer une amende de 2 000 euros avec sursis et 5 000 euros de dommage et intérêts. Le tweet jugé "scatologique" et non excusé par une "provocation" personnelle n'a pas été le seul élément pris en compte par le tribunal pour condamné l'intéressé, puisque le juge a retenu également d'autres propos "diffamatoires" concernant la pétition, l'avocat n'ayant pas apporté de preuve d'une volonté de trucage.

En réaction, Maître Eolas a désactivé son compte Twitter. Un "rage quit", a-t-il prévenu. Le compte pourrait donc rouvrir dans les prochaines heures ou les prochains jours. 


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