De toutes les problématiques liées à la contrefaçon sur Internet, la vente des médicaments est probablement la plus problématique. Comment libérer le marché de la vente de médicaments en ligne, comme y incite la Commission Européenne, sans faire peser aux consommateurs de risques inconsidérés sur la sécurité des produits qu’ils achètent ?

En France, on sait que la question est encore loin d’être tranchée. Si certains parlementaires proposent d’aller jusqu’au blocage des sites qui vendent des médicaments, le ministère de la santé semble plutôt s’orienter vers un monopole de la vente en ligne accordée… aux pharmacies traditionnelles. En attendant, le principe est que la vente des médicaments par Internet reste interdite, et la DGCCRF pourra y veiller en faisant bloquer les sites qui ne respectent pas l’interdiction.

En Suisse, les pharmaciens se sont associés à une initiative originale. Jusqu’à ce jeudi 5 novembre, les consommateurs qui le souhaitent peuvent se rendre dans l’une des nombreuses pharmacies partenaires pour faire vérifier les médicaments qu’ils ont achetés en ligne (mais qui osera le faire ?). L’opération veut mettre en garde les consommateurs sur l’origine des produits. « Les médicaments illégaux ont un passé trouble« , dit le court métrage très anxiogène qui illustre la campagne d’information, et sème le trouble sur l’ensemble des pharmacies en ligne, sans distinction.

L’opération est menée par Stop Piracy, la « plateforme suisse de lutte contre la contrefaçon et la piraterie« . Où l’on se demande si l’objectif est bien de protéger la santé, et non de protéger certains professionnels de la santé.


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