Dans un communiqué diffusé hier, la Commission européenne a finalement trouvé un accord satisfaisant avec le géant des logiciels américain. Pendant cinq ans, Microsoft devra proposer via Windows Update un assistant d’installation pour fournir aux utilisateurs une fenêtre multi-choix pour sélectionner leur navigateur. Windows XP, Vista et 7 sont les OS concernés.

C’est donc le point final d’un long marchandage entre la firme de Redmond et la Commission européenne. Dans un communiqué publié hier, l’exécutif européen annonce accepter « les engagements proposés par Microsoft pour permettre aux utilisateurs de choisir leur navigateur web« . En laissant le choix du navigateur à l’utilisateur à travers le Ballot Screen, la fameuse fenêtre multi-choix, Microsoft évite ainsi de nouvelles sanctions européennes. Cet outil sera disponible pour une durée de cinq ans.

Pour Opera Software, l’entreprise à l’origine de la plainte, l’accord entre Microsoft et la Commission européenne est un vrai succès. « C’est une victoire pour l’avenir du web. Cette décision est également une célébration des standards ouverts, puisqu’il s’agit ici des ingrédients nécessaires pour l’innovation sur le net » a réagi Jon von Tetzchner, le directeur exécutif de la firme norvégienne. « Opera a longtemps été à la pointe des standards du web, assurant un accès égal au web à tout moment, n’importe ou et sur n’importe quel appareil » a-t-il poursuivi. « Nous voyons dans la décision européenne comme une reconnaissance de notre travail« .

Retraçant la chronologie du dossier, Opera Software rappelle que la première plainte a été déposée il y a deux ans, le 17 décembre 2007. Pendant deux ans, l’exécutif européen aura mené son enquête, se nourrissant des éléments fournis par la société norvégienne. Entretemps, début 2009, Mozilla et Google se sont associés à Opera pour exiger la fin de la vente liée d’Internet Explorer avec les systèmes d’exploitation Windows.

Neelie Kroes, qui tenait absolument à refermer ce dossier avant la fin de l’année, aura finalement réussi. La Commissaire européenne en charge des affaires de concurrence a déclaré que « cette décision profitera à des millions de consommateurs européens en leur permettant de choisir librement leur navigateur web. Ce choix permettra non seulement d’améliorer dès aujourd’hui l’expérience que les utilisateurs font d’Internet, mais il incitera aussi les concepteurs à innover et à proposer de meilleurs navigateurs pour l’avenir« .

Dès à présent, Microsoft va devoir déployer via Windows Update un assistant d’installation pour tous les utilisateurs européens disposant d’un système d’exploitation Windows. Cependant, seuls Windows XP, Vista et 7 seront concernés par cette mesure. À partir de cet écran multi-choix, les cinq navigateurs les plus utilisés en Europe seront proposés, dans une fenêtre neutre et avec un ordre généré aléatoirement. Ces navigateurs sont sans surprise Internet Explorer, Opera, Firefox, Chrome et Safari.

Et si Microsoft venait à manquer à ses engagements, la Commission européenne prévient qu’elle n’hésitera pas à intervenir : celle-ci « pourrait lui infliger une amende équivalant à 10 % maximum de son chiffre d’affaires annuel total, sans avoir à prouver l’existence d’une quelconque violation des règles de l’UE relatives aux ententes et aux abus de position dominante« .


Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !