Le régulateur des télécoms n’apprécie pas tellement le mélange des genres et n’aime pas du tout qu’Orange puisser utiliser sa position dominante sur le marché des télécommunications pour s’octroyer des contenus culturels en exclusivité, qui ne seront donc pas visibles par les abonnés des FAI concurrents. Il le fait savoir.

L’Autorité de régulation des télécommunications électroniques et des Postes (Arcep) avait déjà décoché discrètement une flèche dans ce sens contre la filiale de France Telecom au début de l’été, en rendant son rapport annuel. Constatant que « le développement et l’économie des réseaux de communication électroniques dépendent de plus en plus des conditions d’accès à des contenus attractifs« , le régulateur avait jugé qu’il « est nécessaire que les pouvoirs publics veillent à éviter les distorsions de concurrence, résultant, par effet de levier d’un marché sur l’autre, des positions dominantes d’un acteur« . Mais puisque cet appel est resté lettre morte, le président de l’Arcep en a ajouté une couche dans la lettre mensuelle d’octobre.

La veille de la publication par Orange des détails de son offre de télévision Orange Cinéma Séries, Paul Champsaur a estimé dans sa lettre que le jeu de la concurrence se trouve faussé « si un gros opérateur de réseau devient lui-même acheteur et assembleur de contenus pour son usage exclusif« . Tout le monde aura compris qu’il visait Orange, acquéreur d’une partie des droits de la Ligue 1 dont les affiches ne sont plus visibles que par les abonnés de l’opérateur, et acquéreur de films et séries TV en exclusivité sur son bouquet Cinéma Séries.

Voilà une prise de position renouvelée qui devrait faire plaisir aussi bien aux opérateurs concurrents d’Orange (qui espèrent bien obtenir le droit de proposer les bouquets Orange Foot et Orange Cinéma Séries sur leur propre service télécom), qu’à Canal+.

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