Après une première ligne régulière de livraison par drone mise en place en 2016, La Poste récidive en 2019, cette fois en montagne.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la France n’est pas forcément plus en retard que d’autres pays en matière de livraison de colis par drone. Certes, vous n’en avez peut-être vu aucun en opération, parce que ces engins ne sont pas autorisés à opérer dans les zones urbaines. Mais des lignes commerciales sont d’ores et déjà en place dans des régions où leur emploi est très pratique.

La Poste, par exemple, en exploite deux. La première est opérationnelle depuis fin 2016 dans le Var. Elle relie les communes de Saint-Maximin-La-Sainte-Baume et Pourrières, sur 15 km. À l’époque, le service postal s’enorgueillissait d’avoir établi une première mondiale. La seconde vient tout juste d’être lancée. L’entreprise a annoncé son ouverture le 8 novembre par un communiqué de presse.

Un drone de livraison en montagne

Cette nouvelle liaison concerne la commune de Fontanil-Cornillon, dans l’Isère, et le village Mont-Saint-Martin. Les deux localités ne sont en réalité pas très éloignées l’une de l’autre, à peine 3 km à vol d’oiseau, sauf que le trajet en camion pour aller de l’une à l’autre est de 20 km à travers des routes sinueuses de montagne. Or, rappelle La Poste, ces trajets peuvent être dangereux et peu praticables, en particulier l’hiver.

Livraison drone comparaison

La comparaison entre une livraison par camion (en rouge) et celle faite par un drone (en vert). Source : La Poste (CP)

Autre argument en faveur des drones de livraison : le gain de temps. Il faut 8 minutes pour un aller-retour par les airs, là où le camion a besoin de 20 minutes pour revenir à son point de départ. En matière environnementale aussi, le drone de livraison est intéressant : l’engin étant alimenté électriquement, grâce à des panneaux solaires, ce qui permet d’éviter de se servir d’un camion rejetterait du CO2.

Potentiellement, le drone pourrait même opérer de plus loin puisque son autonomie est de 15 km. L’engin circule à 30 km/h en vitesse de croisière. Son temps de vol peut durer près de 45 min, en fonction de la force du vent. Quant à sa capacité d’emport, elle est de 2 kg. Le drone est équipé d’un parachute, d’un système anti-collision, d’une caméra avec diffusion en direct, d’un enregistreur de vol et d’un cockpit de supervision.

L’ouverture de cette seconde ligne montre clairement l’intérêt de la livraison par drone dans les zones difficiles d’accès, depuis une plateforme mobile — ici, un camion qui a été aménagé spécialement. Outre un usage en montagne, une telle logistique apparaît aussi décisive dans des zones rurales. À terme, des livraisons simultanés avec plusieurs drones pourraient même être envisagées, par exemple sur des villages limitrophes, optimisant ainsi encore plus l’acheminement du courrier et des colis.


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