En désaccord sur la politique économique à mener en Europe, la France et l’Allemagne pourraient peut-être se retrouver sur un autre dossier : celui des télécommunications. C’est en tout cas le souhait d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Selon La Tribune, l’ancien candidat à la primaire socialiste souhaiterait la fusion de France Télécom et Deutsche Telekom.
Une hypothèse improbable ? C’est oublier le cas britannique. En septembre 2009, les deux groupes se sont fortement rapprochés en créant une coentreprise baptisée Everything Everywhere, composée d’Orange (France Télécom) et T-Mobile (Deutsche Telekom). Cette fusion a ensuite donné naissance au principal opérateur de téléphonie mobile au Royaume-Uni, avec près de 28 millions de clients.
La fusion n’est toutefois pas une perspective qui enchante les deux groupes, qui sont déjà des acteurs mondiaux dans le secteur des télécoms. Présent dans 35 pays, France Télécom sert 226 millions de clients. De son côté, Deutsche Telekom est déployé dans 50 pays et fournit également des services à des millions d’utilisateurs. Les deux groupes sont respectivement 75e et 121e dans le classement Forbes des entreprises mondiales.
« Même s’il y a de nombreux sujets de discussions et de collaboration avec Deutsche Telekom, il n’y a pas de discussion de fusion« , commente l’opérateur français, cité par La Tribune. Côté allemand, on s’interroge sur l’intérêt d’un tel projet. « Je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup d’avantages pour les deux parties, car on atteint des limites. Gérer un plus gros réseau pose généralement plus de défis qu’un plus petit réseau« .
Par ailleurs, l’émergence d’un tel géant ne pourra se faire sans l’aval des autorités de régulation compétentes. La Commission européenne sera forcément très attentive à tout projet de fusion, dans la mesure où le secteur des télécommunications est déjà fortement concentré. Il faudra aussi prendre garde aux pratiques anticoncurrentielles qui pourraient survenir une fois la fusion achevée.
À l’heure actuelle, l’Allemagne détient près de 32 % du capital de Deutsche Telekom tandis que l’Etat français contrôle environ 27 % du capital de France Télécom.
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