Actuellement réservé au marché noir, le business du cannabis est dans les starting blocks des industriels en costard-cravate. Aux USA, la société CannaKorp dirigée par des anciens d’un concurrent de Nespresso se préparent à lancer le CannaCloud, une machine pour respirer des vapeurs de cannabis fonctionnant sur le modèle des dosettes de café.

La légalisation du cannabis est un sujet de débat intense depuis des décennies, d’abord pour des raisons de santé publique. Mais c’est aussi de plus en plus un sujet de lobbying industriel. Car certaines entreprises n’attendent qu’une seule chose : pouvoir investir un marché prometteur actuellement abandonné aux dealers de quartiers, en misant sur toute la puissance marketing offerte par la modernité pour capter l’actuelle clientèle de proximité.

C’est ainsi qu’aux États-Unis, la startup CannaKorp a annoncé la commercialisation d’ici le début de l’année prochaine d’un vaporisateur de cannabis à capsules, qui permettra aux clients de choisir leur variété préférée de cannabis ou la concentration en THC, façon machines Nespresso.

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Des anciens de Keurig, le Nespresso américain

Or CannaKorp n’est pas n’importe quelle startup. Fondée par un ancien ingénieur du MIT et de la multinationale PTC, elle est présidée par Dave Manly, qui fut vice-président en charge de l’e-commerce chez Keurig, le concurrent américain de Nespresso. Méconnu en France, Keurig est le leader américain des machines à café avec dosettes, ce qui fait de Manly un parfait connaisseur des rouages marketing de la vente de ce type de machines et de consommables.

Le vice-président en charge des dosettes, Basil Karanikos, est lui aussi un ancien de Keurig, qui s’occupait de toute la production des packs de dosettes K-Cup.

Pour imiter le modèle industriel de Keurig, CannaKorp produit donc le CannaCloud, une machine qui permet à l’utilisateur de respirer les vapeurs de cannabis issues des dosettes chauffées exactement à la bonne température, au bon rythme et avec la bonne pression atmosphérique, pour provoquer l’évaporation de la drogue sans brûler les feuilles. Avec un design extrêmement soigné, qui permet même de passer le bec au lave-vaisselle, la machine est nourrie par des dosettes remplies par les cultivateurs autorisés aux États-Unis.

Pour le moment il s’agit officiellement d’une utilisation médicinale, mais CannaKorp ne cache pas son ambition. « Nous savons que le marché [du cannabis] récréatif va être fou de voir ça, et ça nous plait », se réjouit ainsi Michael Bourque, le fondateur de CannaKorp, dans le Boston Globe.

D’ici la fin de l’année, les électeurs du Massachussetts devront voter pour décider de la légalisation ou non du cannabis à des fins récréatives. D’autres propositions de légalisation ou de dépénalisation seront soumises au vote en novembre, notamment en Californie. Quelques mois plus tard, le CannaCloud sera sur le marché, à un prix pour le moment inconnu. Il sera certainement bas, l’essentiel de la marge devant être générée au long cours, sur la vente des dosettes.

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