L’Association des VTC de France a lancé mercredi son application VTC Cab pour tenter d’organiser une concurrence à Uber, jugé trop dominant et trop imprévisible par une partie des chauffeurs qui cherchent à re-gagner leur indépendance.

Le mois dernier, des chauffeurs de VTC qui s’estiment trop dépendants d’Uber et de ses changements tarifaires imposés sans concertation avaient annoncé la création de leur propre application concurrente, qui n’était pas encore disponible au moment de l’annonce. C’est désormais chose faite.

Comme le rapporte L’Express, la nouvelle Association des VTC de France a donné mercredi le coup d’envoi de son application disponible sur Android (et dès la semaine prochaine sur iOS), VTC Cab. Elle permet aux chauffeurs de VTC qui adhèrent à l’association d’exiger des clients le même tarif que celui que proposait Uber avant sa récente baisse tarifaire (1,40 euro du kilomètre avec un minimum de 8 euros par course), mais en gardant 100 % des revenus.

Ou presque.

Car même si l’Association des VTC de France est « sans but lucratif », elle réclame tout de même un paiement forfaitaire de 250 euros par mois aux professionnels qui veulent s’inscrire sur le réseau à Paris. Sachant qu’Uber gardait en tarif normal 28 centimes par kilomètres (20 % de commission), il faut donc parcourir environ 900 km par mois pour que l’application devienne rentable par rapport à Uber. Un peu moins désormais que les tarifs ont été revus à la baisse par la plateforme américaine.

Paiements en espèces acceptés

Or c’est bien là la difficulté. Comment assurer au moins 900 km de courses payantes à Paris, sur une plateforme que personne ne connaît ni n’utilise pour le moment ? Le prix devrait rebuter plus d’un chauffeur de VTC, qui sait que dans les faits, les clients vont là où les chauffeurs sont les plus nombreux, c’est-à-dire sur Uber et dans une moindre mesure chez ses concurrents déjà bien installés comme LeCab, Marcel Chauffeur, ou Chauffeur-Privé.

vtc-cab-test

Le prix demandé aux chauffeurs est élevé, et est certainement dû au fait que l’application n’a pas été développée en interne, mais est fournie sous licence par l’entreprise estonienne Multi Brains LLC, spécialisée dans les applications pour réseaux de taxis et VTC. Elle édite notamment la plateforme TaxiStartup qui dit fournir des applications pour 150 entreprises dans une trentaine de pays.

Mais la plateforme aura un argument de poids pour séduire ses adhérents. Contrairement à Uber qui sert d’intermédiaire de paiement et oblige à payer par carte bleue, conservant ainsi un historique de toutes les courses et de toutes les factures, VTC Cab laisse le chauffeur encaisser lui-même, comme il le souhaite. Il pourra se faire payer par carte, mais pourra aussi accepter les paiements en espèces, que l’on sait apprécié par de nombreux taxis…

Pour les clients, l’application aura deux tarifs, en heures pleines (de 18h à 8h et le week-end) et en heures creuses, avec quelques opérations promotionnelles pour attirer la clientèle ou la fidéliser. Il sera toujours possible de noter les chauffeurs, qui devront assurer un niveau minimal de qualité avec bouteille d’eau, lecture et accès Wi-Fi dans le véhicule.

Lors du lancement de l’application, VTC Cab demande le numéro de téléphone de l’utilisateur, qu’il fait confirmer avec un SMS. La commande d’un VTC se fait ensuite très simplement, avec la géolocalisation du smartphone et un bouton « Commander un VTC Cab », qu’il est aussi possible de faire venir à un point d’intérêt situé à proximité.

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