Contrôler un véhicule par l’esprit ? C’est ce que proposent les chercheurs d’une université chinoise. Et leur idée pourrait bien plus utile pour les voitures autonomes qu’on pourrait l’imaginer.

Vous trouvez que la voiture autonome, ce n’est pas suffisamment futuriste ? Attendez de voir ce que des chercheurs chinois de l’Université de la ville de Tianjin ont mis au point : une voiture qui se contrôle par l’esprit. Plus exactement, les scientifiques ont relié un casque qui capte l’activité du cerveau à une voiture, ce qui permet au conducteur qui se concentre de donner des instructions au véhicule sans lever la main.

L’expérience a été concluante dans la mesure où le conducteur a pu faire avancer, reculer et s’arrêter le véhicule ou encore, verrouiller et déverrouiller les portières. Zhang Zhao, qui a travaillé sur le projet, a confié à Reuters que l’équipement se basait sur 16 capteurs électroencéphalographiques qui mesurent l’activité électrique du cerveau. C’est un logiciel développé par son équipe qui permet de trier ces informations et de les traduire en ordres donnés à la voiture.

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Mais à quoi ça sert ?

On peut légitimement se demander à quoi cela peut servir alors que l’innovation dans l’industrie automobile se tourne massivement vers la voiture autonome, qui n’aurait pas besoin d’un pilote. Un Elon Musk est allé jusqu’à dire qu’une voiture était un engin de mort, une balle de plusieurs tonnes projeté à plus de 100 km/h et conduite par des humains dont les réflexes sont loin d’être efficaces. Google, de son côté, a abandonné l’idée de faire des voitures semi-autonomes très vite, en voyant à quel point la déconcentration au volant était un problème et souhaite foncer vers une autonomie totale.

Du coup, cette technologie chinoise qui remet l’humain au poste de conduite semble à première vue complètement anachronique. Et pourtant, le professeur Duan Feng qui a dirigé le projet ne l’entend pas de cette manière. Pour lui, l’idée, à terme, serait de combiner le contrôle par le cerveau et la voiture autonome, pour fluidifier toujours plus les interactions entre le véhicule et le passager. Par exemple, sur une Tesla Model S, il faut aujourd’hui activer le clignotant dans la direction souhaitée pour que la voiture fasse un dépassement. Avec cette technologie, le conducteur pourrait simplement penser qu’il est temps de dépasser ou de se rabattre et la voiture suivrait l’ordre dans la limite de la faisabilité.

« Les voitures, qu’elles soient autonomes ou non, sont des machines qui doivent servir les humains. Ainsi, nos intentions doivent être clairement perçues », affirme Duan Feng. On peut imaginer assez facilement comment une telle technologie pourrait être utilisée pour humaniser le comportement des voitures autonomes. Ainsi, quand nous étions dans une Model S lancée seule sur l’autoroute, nous avons plusieurs fois eu de petites frayeurs quand elle se rabattait trop près d’un camion. Si elle avait pu lire notre poussée d’inquiétude, elle aurait peut-être ajusté sa course pour se décaler un poil sur la gauche tout en restant dans sa voie.

Si elle avait pu lire notre poussée d’inquiétude, la Tesla Model S aurait peut-être ajusté sa course pour se décaler un poil sur la gauche tout en restant dans sa voie

 

 


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