Quand Donald Trump bloque des utilisateurs de Twitter en désaccord avec sa politique, peut-on considérer qu’il enfreint le premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression ? Oui, selon les sept personnes et l’organisation qui l’attaquent en justice.

Le compte Twitter personnel de Donald Trump (@RealDonaldTrump) fait une nouvelle fois l’objet d’une contestation. Alors que le président américain continue, depuis sa prise de fonction, de privilégier son compte personnel — grâce auquel il estime notamment avoir pu remporter l’élection — à l’officiel dédié à la fonction présidentielle (@POTUS), son utilisation du réseau social lui vaut aujourd’hui de faire l’objet d’une procédure judiciaire.

L’organisation Knight First Amendment Institute, dépendante de la Columbia University, a intenté une action en justice ce mardi 11 juillet auprès d’un tribunal new-yorkais avec 7 autres utilisateurs de Twitter au motif que « Trump et son équipe de communication violent le premier amendement » de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression, en « bloquant des utilisateurs du compte Twitter @realDonaldTrump parce qu’ils ont critiqué le président ou sa politique. »

Aux yeux de ces utilisateurs, la grande activité de Trump sur le réseau social fait de son compte personnel aux plus de 33 millions d’abonnés un espace de débat public incontestable, d’autant plus que l’administration Trump présente son compte Twitter comme un « moyen clé de communication entre le président et le public ». Par extension, le blocage de leurs comptes — qui les empêche de voir les tweets de Trump comme de s’adresser à lui — est considéré comme un moyen de « faire taire toute opinion divergente ».

trump twitter

« La Maison Blanche agit illégalement »

Jameel Jaffer, président du Knight Institute, s’appuie sur cet argument pour justifier cette action en justice : « Le compte Twitter du président Trump est devenu une source importante d’information et d’actualité concernant le gouvernement, ainsi qu’un espace de discussion avec, par ou autour du président. Le premier amendement s’applique à ce forum numérique de la même façon que dans une mairie […]. La Maison Blanche agit illégalement en excluant ces personnes de ce forum simplement parce qu’elles sont en désaccord avec le président. »

L’organisation rappelle qu’elle a envoyé une lettre à la Maison Blanche le mois dernier en annonçant son intention d’attaquer Donald Trump en justice si les utilisateurs en question — à l’époque au nombre de deux –n’étaient pas débloqués, mais cette missive est restée sans réponse.

Récemment, Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche a affirmé que les tweets de Donald Trump pouvaient être considérés comme des déclarations officielles du président américain. Un internaute semble l’avoir pris au mot en créant un bot qui transforme automatiquement ses tweets en communiqués officiels.


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