Les deux administrateurs de Zone Téléchargement ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire après trois mois de détention provisoire. Mais le feuilleton est encore loin d’être terminé.

Pour de nombreux internautes qui aimaient se rendre sur Zone Téléchargement pour y récupérer des films ou des séries TV, le célèbre site pirate appartient désormais au passé. Et la nature ayant horreur du vide, les anciens aficionados de la plateforme se sont rendus sur des services concurrents (ou des sites singeant Zone Téléchargement) ou bien se sont réorientés vers l’offre légale, qui est devenue beaucoup plus compétitive et attractive ces dernières années.

Mais pour les deux administrateurs du site, le feuilleton est loin d’être terminé. Sur le plan judiciaire, l’affaire est plus que jamais d’actualité. Les deux hommes, âgés de 24 ans et originaires de Toulouse, restent en effet mis en examen par le tribunal de grande instance de la ville rose pour contrefaçon en bande organisée, blanchiment aggravé et travail dissimulé.

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Cependant, leur sort s’est amélioré le 10 mars. Comme le pointe Le Monde, les deux prévenus, Wilfrid D. et Thibault F. ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire après avoir passé trois mois derrière les barreaux. Le tribunal avait en effet imposé une longue période de détention provisoire au motif que les deux hommes auraient pu chercher à fuir à l’étranger ou tout simplement se soustraire à la vue des autorités.

Selon nos confrères, Wilfrid et Thibault ont d’ores et déjà « reconnu et assumé » leur rôle dans la gestion de Zone Téléchargement lors d’une première confrontation ayant eu lieu le 28 février. Le premier s’occupait de la partie administrative, le second des sujets techniques, tandis que les gains générés à travers la plateforme étaient ensuite partagés.

Les administrateurs ont reconnu et assumé leur rôle dans Zone Téléchargement

Des bénéfices dont il faudra retracer l’origine pour cartographier avec précision les flux financiers qui ont été installés sur Zone Téléchargement, et qui ont permis aux deux suspects d’empocher une belle somme via des encarts publicitaires, sans jamais rien héberger eux-mêmes : en effet, les fichiers piratés étaient stockés sur d’autres sites, dont l’accès se faisait via des liens figurant sur Zone Téléchargement.

Rappelons qu’à l’origine de cette opération, on retrouve une plainte datant de 2014 émanant de la SACEM — la société des auteurs — et de l’ALPA (l’association pour la lutte contre la piraterie audiovisuelle). Elles avaient transmis depuis des années leurs plaintes à l’encontre du site dont elles estiment qu’il est responsable de plus de 75 millions d’euros de préjudice économique.


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