Google adresse ses remarques à la Commission européenne sur l’enquête antitrust visant Android. Pour la firme de Mountain View, les critiques contre son OS sont infondées.

Cette fois, c’est la bonne ! Après plusieurs reports, Google va enfin communiquer à la Commission européenne ses remarques sur l’enquête antitrust ciblant Android, son système d’exploitation mobile. Il était temps : Bruxelles avait fixé la nouvelle échéance au 11 novembre. L’entreprise américaine a attendu jusqu’au dernier moment avant de transmettre sa réponse, pour la peaufiner au maximum.

Sans surprise, la firme de Mountain View ne partage pas tout à fait le point de vue des services bruxellois en matière de concurrence. La position de la société, résumée dans un billet de blog écrit par Kent Walker, vice-président sénior et directeur juridique, est de dire que sa plateforme ne lie ni les mains des utilisateurs ni celles des constructeurs : ils sont libres d’adopter Android tout comme ils sont libres de partir.

Google affirme que la liberté est laissée aux fabricants

Concernant les fabricants de smartphones, ils peuvent tout à fait choisir d’accepter ou non la compatibilité avec les règles anti-fragmentation éditées par Google, d’intégrer selon leur bon vouloir les applications Google, de préinstaller également leurs propres applications, mais aussi celles des opérateurs et de tiers, y compris des entreprises concurrentes de Google

Pour le dire autrement, l’entreprise américaine n’impose aucune exclusivité aux sociétés qui font le choix d’Android. C’est en tout cas ce que l’on déduit des éléments que Google vient d’envoyer à Bruxelles. Et c’est ce que dit Kent Walker : pour le cas des accords de compatibilité, ces derniers « sont basés sur le volontariat » ; Quant aux applications, « un fabricant n’a pas l’obligation de [les] pré-installer sur un téléphone Android ».

Android

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Google répond ainsi aux accusations selon lesquelles elle imposerait des pratiques contractuelles qui obligent un constructeur tenté par Android de préinstaller Google Play, la barre de cherche ou une suite d’applications. Cette suite existe effectivement et peut être proposée, mais le fabricant a toute latitude pour choisir de l’installer ou non. C’est en tout cas ce qu’affirme la société.

Surtout, Google considère que sa politique est beaucoup tolérante que ce qui se fait chez la concurrence et que son activité dans le mobile n’a pas du tout nui à la concurrence. Au contraire, elle estime qu’elle « l’a favorisée » : même si son OS occupe une place écrasante, il existe toujours une concurrence avec au premier plan Apple et iOS et, dans une moindre mesure, Microsoft avec Windows Phone.

Google juge sa position équilibrée entre les différents acteurs

« Les concurrents d’Android, dont l’iPhone d’Apple ou encore les Windows Phone de Microsoft, font non seulement la même chose [en matière de suite logicielle, ndlr], mais dans les faits laissent beaucoup moins de choix dans les applications qui sont proposées sur leurs téléphones. Sur Android, notre suite d’applications représente largement moins d’un tiers des applications pré-installées sur l’appareil », développe Ken Walker.

« Un utilisateur peut retirer n’importe laquelle de nos applications quand il le souhaite. Et rien n’empêche les fabricants d’appareils et les opérateurs mobiles de pré-installer leurs propres applications concurrentes aux côtés  des nôtres. Selon la terminologie usuelle, il n’a pas de verrouillage de marché », continue le responsable de la firme de Mountain View.

Une affaire loin d’être terminée

Il reste maintenant à savoir comment la Commission européenne accueillera les éléments fournis par Google. L’entreprise américaine doit s’attendre à tout : rien ne permet de savoir si son argumentaire fera mouche ou s’il tapera à côté. Peut-être Google devra-t-il répondre à de nouvelles questions, ce qui prolongera le dossier de plusieurs semaines (ou plusieurs mois).

En la matière, tout est ouvert : Google affirme que sa politique avec Android offre un point d’équilibre entre ses intérêts, ceux des constructeurs et ceux des usagers. L’existence de cette procédure antitrust montre que tout le monde ne partage pas cet avis. Et que s’il faut prendre du temps pour aboutir démêler le vrai du faux, ce temps sera pris. Après tout, cela fait bien trois ans que le dossier Android est ouvert.


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