La Haute Autorité, par le biais de de son département recherche, études et veille (DREV) et de l'institut du CSA, s'est penchée sur les pratiques des internautes s'adonnant au piratage.

Dans le cadre de sa mission d'observation sur l'utilisation des biens culturels, la Hadopi s'est penchée sur les pratiques des internautes en matière de piratage afin de décortiquer les "stratégies d’accès aux œuvres dématérialisées". Il apparaît, à en croire les données recueillies par la Haute Autorité, que les pirates ont globalement un comportement routinier.

Ainsi, trois sondés sur quatre (74 %) disent préférer se rendre sur des sites illégaux qu'ils connaissent. Surprenant ? Pas vraiment. D'une part, les internautes n'ont aucune raison d'aller ailleurs lorsqu'ils trouvent "sur place" les fichiers qu'ils cherchent. D'autre part, certains de ces sites fournissent des outils communautaires qui peuvent inciter à rester (T411 et Smartorrent ont un forum, par exemple).

L'offre légale pour trouver des idées avant de pirater

L'étude de la Hadopi, qui relève trois grandes étapes dans le cheminement du pirate lambda (phase de renseignement, phase d'accès et phase de consommation), a également constaté que seul un tiers des sondés (34 %) fait le choix du piratage parce que le bien culturel recherché n'est pas proposé dans l'offre légale. La grande majorité pirate pour d'autres raisons (prix jugé trop élevé, présence de DRM, etc).

La synthèse produite par la Haute Autorité relève également une donnée insolite. Parmi ceux qui se rendent effectivement sur des plateformes de téléchargement légales, la Hadopi indique que 25 à 35 % d'entre eux ne les fréquentent que "pour trouver des idées de biens à consommer ensuite de manière illicite". Autrement dit, l'offre légale inspire les pirates pour savoir quoi pirater.

Les alternatives au P2P connues, mais pas toujours pratiquées

L'enquête pointe aussi la bonne connaissance des sondés concernant les autres pratiques d’accès des consommateurs illicites, en dehors de la technologie P2P (pair à pair) Cela inclut les forums, les newsgroups, les réseaux sociaux, les débrideurs, les serveurs mandataires (proxys), les services de communication (mails, SMS, MMS) les applications dédiées et les réseaux virtuels privés (VPN).

Mais bonne connaissance ne veut pas forcément dire utilisation. Si l'accès à partir d'un lien illégal trouvé sur un forum ou un newsgroup est connu de 75 % des sondés, seuls 36 % ont déjà pratiqué. Idem pour les autres alternatives. Ces statistiques illustrent en tout cas la volonté de certains internautes d'échapper au radar de la riposte graduée, effective seulement dans le cadre du P2P.

L'offre légale va se développer, selon les internautes qui piratent

Concernant le partage lui-même, une petite moitié (46 %) des internautes évoluant dans le téléchargement illicite utilise la technologie P2P et plus particulièrement le protocole BitTorrent. 16 % utilisent un hébergeur spécialisé (comme feu MegaUpload). 16 % des sondés optent pour des services de communication (mails, SMS, MMS) pour communiquer des liens à des proches.

La synthèse de la Hadopi se termine toutefois sur une note d'espoir pour les industries du divertissement et les acteurs de l'offre légale. Pour 68 % des sondés, "À l'avenir, l'offre légale va se développer et on consommera de plus en plus les biens culturels dématérialisés légalement".

Une infographie a été conçue par la Haute Autorité, qui résume les principaux points de son étude :

(Cliquez dessus pour la voir en grand format)

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