Les distributions Linux ont-elles un avenir dans une informatique qui se déporte de plus en plus vers les tablettes et autres périphériques équipées de systèmes d’exploitation propriétaires fermées ? L’éditeur d’Ubuntu veut y croire, et annonce qu’il a l’intention de porter l’OS sur tous les types d’écran.

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La rumeur était déjà dans l’air depuis longtemps. Il y a déjà plus d’un an, nous écrivions que Canonical travaillait à une version de son système d’exploitation Ubuntu pour tablettes, ce que l’éditeur avait partiellement démenti. Il avait expliqué qu’il ne travaillait pas sur une version spécifiquement dédiée aux tablettes tactiles, mais plutôt sur une version adaptative capable de s’exécuter sur toutes les interfaces.

Un an et demi plus tard, c’est ce que confirme Mark Shuttleworth dans un discours retrancrit sur son blog. « Ubuntu fera fonctionner des tablettes, des téléphones, des TV et des écrans intelligents de la voiture jusqu’à la cuisine du bureau, et il reliera ces périphériques de manière propre et transparente au bureau, au serveur et au cloud« , déclare le fondateur et ancien PDG de Canonical.

Il explique que l’interface Unity, qui a remplacé Gnome dans Ubuntu 10.1, a été conçue spécifiquement pour cette vision transversale, de manière à s’adapter à tous les types d’écran et de contrôles (souris, tactile, stylets…). De même, Mark Shuttleworth vante les mérites du cloud et de la bibliothèque d’applications d’Ubuntu. « Nous nous sommes investis dans la conception et l’ingénierie d’Unity, motivés par le sentiment que les interfaces bureau allaient fusionner à l’avenir avec les interfaces mobiles, tactiles, dans une plateforme transparente d’informatique personnelle« , explique-t-il.

Pour imposer Ubuntu sur un marché où l’intégration entre l’OS et le matériel est encore plus forte que dans les ordinateurs personnels (puisqu’il est généralement impossible de changer le système d’exploitation d’une tablette ou d’un téléviseur), Canonical mise sur des partenariats avec les industriels. Shuttleworth cite ainsi Dell, HP, Asus, Lenovo, Acer, IBM et Vodafone, et précise qu’Ubuntu pourra fonctionner sur les systèmes équipés de processeurs AMD, Intel ou ARM.

Reste à voir comment Ubuntu pourra s’imposer face à un autre OS qui partage exactement la même vision et repose également sur Linux : Android. Google dispose d’une force de frappe bien plus importante que Canonical, et toute la difficulté pour ce dernier sera de convaincre à la fois les développeurs et les industriels de lui faire confiance. C’était l’objet de l’appel lancé lundi par Shuttleworth à l’Ubuntu Developer Summit, le congrès des développeurs d’Ubuntu.


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