Richard Plepler, PDG de HBO, était présent au Marché international des contenus audiovisuel qui s’achève aujourd’hui à Cannes. Dans une interview au Monde, il détaille la stratégie jugée gagnante de sa chaîne câblée face à l’assaut des Netflix et autres Amazon.

Dans le marasme actuel de la télévision américaine, HBO tire son épingle du jeu. La chaîne compte des abonnés jeunes, elle conserve des séries phares et continue de faire figure de référence en matière de créativité.

La chaîne câblée du groupe Time Warner s’en sort bien, souvent mieux que la concurrence, et cultive avec assurance sa différence en matière de contenus. À ce titre, elle fait figure de contre exemple dans le marché en déclin de la télévision.

Dans un entretien au Monde, Richard Plepler, PDG de HBO, insiste sur une production tournée vers la qualité et une politique de distribution mêlant tradition de la télé et services web. Ainsi, alors que la chaîne est aujourd’hui dépassée par les investissements records de Netflix et Amazon — à hauteur respective de 8 et 4 milliards de dollars -,- elle persiste à produire des contenus à forte valeur ajoutée qui lui permettent de garder une longueur d’avance. « Nous n’essayons pas d’être Netflix ou Amazon ou qui que ce soit. Produire plus n’est pas produire mieux » résume Plepler.

Westworld / HBO

Westworld / HBO

HBO, grand gagnant de l’ère du contenu

À une époque où le nombre de programmes ne cesse de croître, l’autorité et la reconnaissance des marques et des contenus prennent une nouvelle dimension. La réussite de HBO dans un environnement chamboulé par le streaming souligne qu’il s’agit bien d’un marché où les contenus continuent de créer les dynamiques les plus importantes. La technique a beau avoir pris un rôle important dans la distribution, la croissance de Netflix comme de HBO reste liée aux succès créatifs de ces derniers : Stranger Things et Game of Thrones en sont les meilleurs exemples. Ce sont deux marques qui font la réputation (et le succès) de leur producteur respectif.

Or, malgré l’attractivité des acteurs du streaming, HBO continue d’attirer des grands noms et de développer des productions de qualité supérieures : la réduction des écarts de qualité des années Breaking Bad (AMC) a beau avoir fait du format de la chaîne câblée un mètre-étalon, la production a rebondi. Game of Thrones, Veep, ou encore Westworld restent des shows que l’ensemble de la concurrence aimerait produire.

Julia-Louis Dreyfus, ou Selina Mayer dans Veep, HBO

Julia-Louis Dreyfus, ou Selina Mayer dans Veep, HBO

Quant à HBO Now, l’abonnement SVoD de l’Américain, Plepler reste timide : les plans de la firme pour l’international reste flou. Pour le moment, HBO cumule une distribution maison avec ses propres services web dans différents marchés : Espagne, Amérique du Sud, Scandinavie… Mais la chaîne privilégie les accords financiers d’exclusivité dans d’autres marchés, comme en France avec OCS.

Plepler annonce : « D’ici mi-2018, nous aurons développé une plateforme unique qui nous donnera la capacité technique de déployer ce service partout dans le monde si nous le voulons ». À la Netflix, en somme, mais rien n’indique que la chaîne choisira ce modèle alors que la signature de contrats avec des acteurs locaux s’avère parfois plus rentable.


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