Sauvée en avril 2021 par Octave Klaba, le fondateur d’OVH, Shadow continue de se reconstruire. Face à Google Stadia et, surtout, au Xbox Game Pass, la stratégie semble de ne plus tout miser sur le cloud-gaming.

Fondée en 2015 sous le nom de Blade, l’entreprise française Shadow a longtemps imaginé fabriquer le « PC du futur ». Pionnière du cloud-gaming, elle a eu l’idée bien avant Google ou Microsoft de commercialiser un accès à des PC à distance, pour jouer à des jeux depuis n’importe quel appareil. La promesse était très alléchante, sa réalisation moins spectaculaire. Il faut dire qu’il était dur de s’y retrouver dans les nombreuses offres de Shadow, d’autant plus qu’il y a longtemps eu plusieurs mois d’attente pour pouvoir s’abonner, même quand tout ne fonctionnait pas très bien. Blade a fini en redressement judiciaire avant d’être sauvée en avril 2021 par Octave Klaba, le fondateur d’OVHcloud. Le nom « Blade » a alors disparu, au profit de « Shadow », qui était jusque-là son produit.

Mercredi 18 mai 2022, Shadow organise la première « Spotlight keynote » de son histoire, un événement a priori parti pour devenir récurrent. Le message envoyé est le suivant : Shadow n’est pas une entreprise de cloud-gaming. Face à Stadia ou au Xbox Game Pass, l’entreprise française veut surtout être connue comme une entreprise de cloud, tout court.

Un Dropbox français ?

OVHcloud est surtout connu des professionnels, Shadow peut-il être son équivalent pour le grand public ? Cet automne, l’entreprise lancera Shadow Drive, un service concurrent de Dropbox, Google Drive, OneDrive, iCloud Drive, etc. Conçu en partenariat avec Nextcloud, sur un modèle open-source, Shadow Cloud proposera à ses utilisateurs 20 Go de stockage gratuitement. Shadow Drive sera bien entendu chiffré et, petit bonus, toutes les données seront stockées sur des serveurs européens. Les clients convaincus, qui souhaiteraient plus de place, pourront monter jusqu’à 2 To pour 8,99 euros par mois.

Le logo de Shadow Drive. // Source : Shadow
Le logo de Shadow Drive. // Source : Shadow

D’abord lancé en Europe, Shadow Cloud arrivera sur le marché nord-américain dans un second temps. Ce lancement surprise, puisque Shadow ne s’est jusque-là intéressé qu’à l’émulation de PC, est peut-être très significatif de la direction de l’entreprise. Shadow va-t-il devenir le géant européen du cloud que les politiques attendent ? La marque semble se positionner sur ce secteur.

Un PC virtuel plus puissant, pour 44,98 euros par mois

Bien sûr, Shadow n’oublie pas pour autant son cœur de métier. Après avoir supprimé toutes ses anciennes offres au profit d’une formule unique à 29,99 euros par mois (ce qui lui a permis de faire baisser les délais, on peut obtenir un PC virtuel en quelques minutes aujourd’hui), Shadow lance la première déclinaison plus puissante de sa formule unique sous la forme d’une option payante, nommée « Power Upgrade ». Pour 14,99 euros, elle permet d’obtenir un PC plus performant pour jouer… et travailler. Le cloud-gaming semble vraiment devenu secondaire, Shadow veut convaincre les professionnels à la recherche d’une machine puissante. Il faut dire que, contrairement à Stadia et Xbox, il est le seul à offrir un accès complet à Windows.

ShadowShadow + Power Upgrade
ProcesseurNon communiqué, mais avec 4 cœurs / 8 threadsAMD EPYCTM 7543P avec 4 cœurs et 8 threads
Carte graphiqueNVIDIA GeForce GTX 1080
Plusieurs configurations possibles en fonction du data-center (
NVIDIA RTXTM A4500 NVIDIA,
AMD RadeonTM PRO V620 GPU…)
Mémoire vive12 Go de RAM16 Go de RAM
Prix29,99 euros par mois44,98 euros par mois (29,99 + 14,99)

Disponible à la pré-commande cet été, l’option « Power upgrade » sera disponible cet automne. Il est impossible de choisir une carte graphique spécifiquement, Shadow les distribue en fonction des disponibilités. Ces machines virtuelles tourneront toujours sous Windows 10, l’entreprise a promis un basculement vers Windows 11 plus tard en fonction des bugs.

une comparateur meilleur vpn numerama

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.