La marque d’imprimante et de photocopieur Xerox n’a pas choisi de s’appeler ainsi par hasard. Son nom reflète une évolution majeure dans l’histoire de l’impression.

Internet est parfois décrit comme un monde virtuel, en opposition au monde réel, qui a une existence physique, une consistance. Mais Internet n’est pas si éthéré qu’on pourrait le penser de prime abord : il a besoin de serveurs et de câbles, de routeurs et d’antennes-relais. Exactement comme le cloud d’ailleurs : on peut croire que les données sont « dans l’air » : elles se trouvent en fait dans d’immenses data centers.

Il n’en demeure pas moins qu’un monde fait de bits et un autre fait d’atomes se côtoient. Et des passerelles existent d’un monde à l’autre : les imprimantes permettent de matérialiser des documents numériques sur une feuille de papier, en retranscrivant textes et images par de l’encre ou par impression laser. Et dans ce domaine, Xerox fait partie des poids lourds, aux côtés d’entreprise comme Canon, Lexmark ou HP.

Une référence à une technique d’impression

L’identité de Xerox est d’ailleurs très liée à l’histoire de l’imprimerie. En effet, son nom renvoie au procédé d’impression par laser, qu’on appelle xérographie — technique que l’on désigne aussi par le terme d’électrophotographie. L’entreprise ne s’est toutefois pas toujours appelée ainsi : à sa fondation en 1906, l’entreprise lancée par Joseph C. Wilson s’appelait The Haloid Photographic Company.

C’est en 1958 que la société évolue d’identité une première fois, en se rebaptisant Haloid Xerox, puis en Xerox en 1963. Pourquoi un changement aussi radical ? Parce qu’entretemps le physicien et ingénieur américain Chester Carlson invente la technique de la xérographie, qui permet de produire des copies sèches d’un document, au lieu d’exemplaires humides à cause de l’encre.

impression papier

L’impression laser, grâce à la xérographie, a ouvert une nouvelle ère dans le monde de l’impression. // Source : Stefan Steinbauer

Cette trouvaille date de 1938. D’ailleurs, la xérographie désigne étymologiquement en grec l’écriture sèche (« xéro- » veut dire « sec » et « graphie » (« grapho-») renvoie à l’écriture et l’écrit. C’est tout à fait cohérent avec ce que permet l’électrophotographie, qui exploite les propriétés de certains corps sous l’effet de la lumière. La définition du Larousse éclaire sur le mode d’action de la xérographie :

« Technique particulière d’obtention de formes d’impression sous l’action de la lumière. La lumière produit à la surface d’une substance normalement isolante une image conductrice d’électricité qui attire une poudre. Cette dernière, fixée, constitue l’image imprimante ». Cette solution n’a pas bénéficié qu’aux imprimantes laser. D’autres appareils, comme la photocopie et la télécopie, en ont aussi profité.

L’existence de cette technique finit par arriver aux oreilles de Joseph Wilson et, en 1946, un accord est conclu pour aboutir à une machine commerciale. L’influence croissante de cette technique dans les activités de The Haloid Photographic Company finira par convaincre la direction de changer d’identité. Le tout premier modèle d’imprimante xérographique, le Xerox Model A, est sorti en 1949.

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