Pour quelques euros de plus, les Powerbeats s’affirment comme des AirPods, dopés. Avec, en prime, un son très étonnant.

En 2019, Beats s’est décidé à sortir des écouteurs vraiment sans fil. Ses précédents accessoires Bluetooth imposaient un disgracieux fil reliant les deux écouteurs. Avec les Powerbeats Pro, vendus 249,95 euros, la marque propose une alternative aux AirPods conçus par Apple. Le produit de Beats se distingue néanmoins par une communication centrée sur une utilisation sportive. Aux yeux du constructeur, les Powerbeats Pro sont pensés pour révolutionner nos sessions d’entraînement.

Par chance, nous passons beaucoup de temps à la salle (oui, la rédaction est modeste…) et avons pu vérifier avec un test intensif.

Boîtier des Powerbeats Pro // Source : Numerama

Boîtier des Powerbeats Pro

Source : Numerama

Les Powerbeats Pro se rapprochent énormément des AirPods — et pas uniquement parce que Beats appartient à Apple depuis 2014. On les conseillera plus volontiers aux utilisateurs iOS, même si les écouteurs restent compatibles avec les appareils Android.

Un (trop) gros boîtier

Les Powerbeats Pro ne sont pas les écouteurs sans fil les plus jolis du marché : le design est avant tout pratique. Il reprend celui des Powerbeats3 à qui l’on aurait coupé le cordon. On retrouve ce contour d’oreille qui aide à l’insertion de chaque oreillette, rappelle l’ADN sportive du produit, mais n’a rien de discret (on saura que vous portez des Beats). La qualité de fabrication est au rendez-vous et, d’apparence, les Powerbeats Pro donnent une impression de robustesse. À l’opposé, les AirPods, reconnaissables par leur tige ridicule, font beaucoup plus fragiles.

Le design est avant tout pratique

Comme tous les écouteurs vraiment sans fil, les Powerbeats sont fournis avec un boîtier double emploi. En plus de garantir un transport sans risque, il sert à recharger les oreillettes. Sur ce point, Beats loupe le coche : l’écrin est très, très imposant et ne pourra pas être glissé dans une poche (contrairement à celui des AirPods). Au moins assure-t-il une protection idéale aux Powerbeats Pro, qui restent maintenus par deux petits aimants. On a parfois du mal à les remettre correctement en place, signe que l’agencement manque d’un peu d’ergonomie.

Le boîtier, dont on apprécie quand même le toucher très doux du plastique et l’esthétique mate, a deux autres défauts : l’absence de recharge sans fil (introduite sur la deuxième génération des AirPods) et le port Lightning (plutôt que USB-C). Pour ne rien arranger, Beats fournit un câble USB classique vers Lightning, ce qui forcera les utilisateurs des derniers MacBook à acheter un adaptateur. Un classique.

Boîtier AirPods versus boîtier Powerbeats Pro // Source : Numerama

Boîtier AirPods versus boîtier Powerbeats Pro

Source : Numerama

Parfait pour iOS

La configuration est en tout point identique à celle des AirPods. Vous avez un iPhone ? Il suffit d’ouvrir le boîtier pour que le smartphone s’appareille automatiquement aux écouteurs sans passer par les paramètres Bluetooth. Vous avez un smartphone Android ? Il sera nécessaire de passer par un chemin plus classique (mais très rapide). Nous n’avons rencontré aucun problème de coupure pendant nos entraînements. En prime, les Powerbeats Pro sont indépendants, signifiant que l’on peut utiliser uniquement celui de gauche ou de droite si on le désire.

Les Powerbeats Pro s’intègrent parfaitement à l’écosystème Apple. Une fois que vous les aurez liés à votre iPhone, vous pourrez les retrouver sur votre MacBook, votre iPad… Ils sont en outre compatibles avec la commande vocale ‘Dis Siri’ pour se passer des boutons physiques présents sur chaque écouteur (une barre pour le volume et un bouton multifonction pour couper la musique, passer à la chanson suivante ou encore lancer un assistant vocal type Google Assistant).

Écouteur gauche Powerbeats Pro // Source : Numerama

Écouteur gauche Powerbeats Pro

Source : Numerama

Confort

Les Powerbeats ont été pensés pour être les plus universels possible et s’adapter à un maximum de morphologies d’oreille. Deux éléments en attestent : le contour est légèrement réglable et quatre embouts de tailles différentes sont fournis pour faciliter l’insertion (les écouteurs sont de type intra). Attention, la mise en place peut s’avérer délicate les premières fois. Il y a quelques habitudes à prendre pour positionner correctement chaque oreillette. On commence par insérer le contour, appelé crochet auriculaire par Beats, en le faisant glisser vers le bas jusqu’à ce que l’écouteur entre naturellement dans l’oreille. Un coup à prendre.

Les Powerbeats ont été pensés pour être les plus universels possible

Une fois bien en place, les Powerbeats assurent un confort qu’il est difficile de prendre à défaut. Le design peu intrusif s’accompagne d’une légèreté appréciable. Durant l’effort, on les sent suffisamment pour ne pas avoir à craindre une chute malencontreuse sur un tapis de course. Dans le même temps, il n’y a aucun sentiment de gêne qui s’installe sur des sessions très longues. En conservant la même approche que ses précédents écouteurs Bluetooth tout en affinant la silhouette, Beats signe un sans-faute et les sportifs — le public visé — peuvent acheter les Powerbeats Pro les yeux fermés. Dans un usage plus courant, il faudra juste accepter ce design moins passe-partout (après tout, les AirPods ne le sont pas non plus).

Écouteur gauche Powerbeats Pro // Source : Numerama

Écouteur gauche Powerbeats Pro

Source : Numerama

Le son

Par le passé, on a beaucoup reproché aux produits Beats leur propension à assommer les utilisateurs avec des basses trop généreuses. Elles étaient idéales pour des morceaux de rap — et encore — mais trop fatigantes pour les autres genres. Avec les PowerBeats Pro, le fabricant n’est pas retombé dans ses travers et propose un rendu beaucoup plus homogène. Ce qui ne veut pas dire neutre ou plat : les basses restent effectivement très présentes pour assurer une prestation dynamique, en lien avec la fibre sportive du produit (l’idée n’est pas de s’endormir sur son vélo elliptique). Sauf qu’elles deviennent ici plus chaleureuses, sans prendre le pas sur les aigus et les médiums retranscrits avec un surplus de justesse.

Le fabricant n’est pas retombé dans ses travers

Face aux AirPods, c’est le jour et la nuit. Mais il convient de rappeler que la structure intra des Powerbeats Pro permet une isolation passive beaucoup plus efficace (rappel : il faut bien placer les écouteurs dans ses oreilles pour en profiter). Grâce à son équilibre appréciable, le produit s’avère plus polyvalent que ses prédécesseurs. À l’épreuve du sixième album de Slipknot, il s’est montré à l’aise avec les chants clairs de Corey Taylor, qu’il fait cohabiter sans brouhaha avec les gros riffs de guitare. On veillera quand même à ne pas trop pousser le volume sur des morceaux agressifs, la saturation pouvant s’inviter à la partie.

Sur des pistes plus calmes (exemple : Pixels de Nekfeu), les Powerbeats Pro parviennent à détacher avec beaucoup de précision les paroles des instruments. Chaque élément est à sa place, avec un petit coup de peps fourni par des basses percutantes. Le rendu est étonnant — dans le sens positif du terme — et tout juste avons-nous touché les limites des écouteurs sur des titres qui demandent un peu plus de subtilité (exemple : Ruska du groupe de violoncellistes Apocalyptica).

Les Powerbeats dans leur boîtier  // Source : Numerama

Les Powerbeats dans leur boîtier

Source : Numerama

Autonomie

Beats promet jusqu’à 9 heures d’autonomie avec ses Powerbeats Pro, une durée qui dépasse les 24 heures en prenant en compte les charges autorisées par le boîtier (au moins, son embonpoint lui autorise une grosse batterie). Et le constructeur ne ment pas sur la marchandise : en pratique, on n’est jamais tombé en dessous des 60 % de batterie et il faut vraiment le vouloir pour se retrouver à sec.

Au pire, la charge rapide permet de récupérer un peu plus de 1h30 d’écoute en cinq minutes (là encore, il n’y a pas tromperie). Autre qualité, le boîtier fait le plein très, très vite (moins de 50 minutes). Bref, les Powerbeats Pro sont aussi endurants qu’un coureur de marathon.

Aperçu de la batterie des Powerbeats Pro (via iOS) // Source : Numerama

Aperçu de la batterie des Powerbeats Pro (via iOS)

Source : Numerama

Le boîtier, qui est finalement le principal désagrément du produit, aurait pu offrir un peu plus de praticité. Beats devrait par exemple songer à intégrer une diode par écouteur à l’endroit où on les replace (plutôt qu’une seule commune installée à l’extérieur). Elles serviraient à s’assurer que les Powerbeats Pro sont bien connectés et prêts à être rechargés. Le reste ? Un sans-faute.

Le verdict

Oubliez les casques et écouteurs Beats plus célèbres pour leur design fièrement arboré par des joueurs de foot plutôt que pour leur rendu sonore. Avec les Powerbeats Pro, la marque soigne son entrée sur le segment des écouteurs vraiment sans fil. 

Autonomie irréprochable, confort optimal grâce à l’ADN sportive, prestations acoustiques étonnantes… les Powerbeats Pro font presque tout mieux que les AirPods 2 pour 20 euros de plus seulement. Seul leur boitier dénote avec le reste. Non seulement il est gros mais, en prime, il n’est pas compatible avec la charge sans fil. 


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