Amazon avait prévu d’installer son nouveau QG dans le Queens, à New York City. La mobilisation des habitants et la colère des élus locaux l’en ont finalement dissuadé.

Amazon voulait installer son deuxième siège à New York City, dans le Queens. Mais face aux réticences et à la mobilisation d’élus locaux, l’entreprise a finalement préféré abandonner ce projet, a-t-il été annoncé dans un communiqué publié jeudi 14 février.

Des taxes locales en hausse, pour subventionner Amazon

Amazon avait pour projet de créer de nouveaux QG aux États-Unis. Le plus gros d’entre eux devait être situé à New York City, sur l’île de Long Island, dans le quartier du Queens. Deux autres projets sont envisagés, un dans l’État américain de Virginie, et un bureau plus restreint à Nashville, dans le Tennessee.

Une commande de livres via Amazon // Source : Torley

Une commande de livres via Amazon

Source : Torley

L’arrivée d’une entreprise comme Amazon est à première vue une plutôt bonne nouvelle. Selon Fast Company, un QG peut générer 20 000 créations d’emplois. C’est aussi l’assurance de taxes versées au niveau local.

Malgré ceci, l’annonce n’a pas été bien accueillie par tout le monde, et pour cause… En Virginie, la ville concernée (Arlington) a augmenté les taxes locales en prévision de l’arrivée d’Amazon. L’objectif est de financer des subventions massives versées au géant : 23 millions de dollars (environ 20 millions d’euros), étalés sur 15 ans.

La ville de New York avait aussi promis un joli pactole à Amazon : 1,5 milliards de dollars en avantages fiscaux contre la promesse de créer 25 000 emplois par exemple. Pour rappel, l’entreprise avait réalisé en 2017 un chiffre d’affaire de 178 milliards de dollars.

Les élus locaux n’ont pas été consultés

À ces sommes importantes, s’ajoutaient de petits arrangements locaux jugés abusifs, comme le fait qu’un quartier entier d’Arlington soit renommé à la demande d’Amazon. Les habitants comme les élus locaux ont aussi rapidement craint que les transports en commun ne soient saturés, et que les prix de l’immobilier ne grimpent.

Dans le Queens, les élus locaux étaient d’autant plus agacés par le projet qu’ils en ont longtemps été tenus à l’écart. Lorsque l’accord a été annoncé, tout avait déjà été négocié entre Amazon et la ville de New York.

Amazon aurait pu se passer de soutiens locaux mais, comme le note The Verge, il aurait alors risqué de devoir régler le moindre désaccord devant la justice… ce qui n’est bon ni pour ses affaires ni pour sa réputation.

Amazon abandonne complètement le projet de ce siège

Dans le communiqué, Amazon explique être revenu sur sa décision de créer un nouveau siège sur Long Island. Pour l’entreprise, les relations avec les élus ne sont pas suffisamment « positives », et l’esprit de collaboration est insuffisant. Le géant dit avoir besoin d’un « soutien sur le long terme » du pouvoir local, ce qu’il ne pense pas pouvoir obtenir dans le Queens.

Jeff Bezos, le CEO d'Amazon. // Source : Wikimedia

Jeff Bezos, le CEO d'Amazon.

Source : Wikimedia

Amazon soutient que 70 % des New-Yorkais soutenaient le projet. Le communiqué évoque une déception, mais assure que l’entreprise continuera malgré tout son expansion à New York City, où 5 000 personnes travaillent déjà pour elle.

Pour le moment, aucune solution de repli n’est envisagée par Amazon pour son second siège. « Nous allons faire comme il était prévu en Virginie du Nord et à Nashville, et nous allons continuer de grossir et d’embaucher dans nos 17 locaux d’entreprise situés aux États-Unis et au Canada », assure Amazon.

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