Amazon va installer ses nouveaux QG à New York et à Arlington, en Virginie. Cette nouvelle ne réjouit guère les habitants de ces deux villes.

Amazon a dévoilé le 13 novembre les localisations de ses prochains QG. Le premier sera basé à New York City, à Arlington, le second dans l’État américain de Virginie, et un bureau un peu plus restreint sera établi à Nashville, dans le Tennessee. Cette annonce n’a pas fait que des heureux.

Des milliards de subventions touchées par Amazon

À première vue, l’arrivée d’Amazon est pourtant une bonne nouvelle pour une ville. Selon le site Fast Company, un QG de l’entreprise de livraison à domicile, cela représente 20 000 créations d’emplois, et le versement de taxes au niveau local.

Jeff Bezos, le CEO d'Amazon. // Source : Wikimedia

Jeff Bezos, le CEO d'Amazon.

Source : Wikimedia

Pour autant, l’annonce a été vivement critiquée aux États-Unis, pour plusieurs raisons. La première, c’est que la ville d’Arlington a augmenté des taxes locales (celles sur l’hôtellerie notamment) en prévision de l’arrivée d’Amazon. L’argent supplémentaire récolté servira à payer à l’entreprise 23 millions de dollars de subventions ces 15 prochaines années, soit environ 20 millions d’euros, pour la convaincre de rester en Virginie.

De la même façon, Amazon touchera de la ville de New York 33,4 millions de dollars d’ici 2019, pour la création de 595 emplois – ce chiffre incluant des contrats longs mais aussi des contrats courts, de quatre semaines minimum.

New York donnera aussi 3 milliards de dollars de subventions à Amazon. 1,7 viendra de l’État de New York, 1,3 de la ville. Pour rappel, en 2017, l’entreprise avait annoncé un chiffre d’affaire de 178 milliards de dollars.

Ces petits arrangements qui agacent les locaux

À ceci, s’ajoute le fait que l’État de Virginie s’est engagé à fournir à Amazon une copie de chaque requête faite par un citoyen ou un journaliste en vertu du Freedom of Information Act et impliquant l’entreprise d’e-commerce. Aux États-Unis, n’importe qui peut émettre une requête de ce type. Cela permet d’obtenir des documents détenus par des agences fédérales à propos d’un sujet donné, notamment une entreprise. L’accord avec Amazon à ce propos est justifié par le fait que l’entreprise doit pouvoir prendre des « mesures appropriées » pour régler un éventuel problème, ou qu’elle puisse mieux protéger les informations qui la concernent. Il fait craindre une baisse de transparence.

Enfin, l’arrivée d’Amazon aura des conséquences très directes sur la vie des citoyens. Ils craignent que les transports en commun ne soient saturés à cause de l’afflux de travailleurs, et l’entreprise a réussi à convaincre un quartier entier… de changer de nom pour lui. Crystal City, qui se situe à Arlington, sera renommé National Landing, pour mieux souligner sa proximité avec un aéroport national.

Amazon a bien essayé de se racheter auprès des habitants, en promettant la construction d’une école ou d’un espace vert sur l’île new yorkaise de Long Island. Mais comme le souligne Fast Company, ces projets avaient en fait déjà été annoncés en 2017, et n’ont en soi aucun lien avec les nouveaux QG de la boîte.

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