La Commission d’enrichissement de la langue française propose ses traductions pour les concepts de la smart city.

Avec l’essor de la smart city, c’est-à-dire de la ville « intelligente » qui exploite toutes sortes de capteurs pour optimiser et améliorer la gestion de l’espace urbain, mais qui pourrait aussi s’avérer être le cheval de Troie d’un degré de surveillance démultiplié de l’espace public, est apparue ces dernières années toute une série de termes relatifs à cette nouvelle organisation de l’urbanisme.

Ces mots, qui couvrent aussi bien l’habitat, la construction, l’énergie, l’informatique et les télécommunications, viennent de faire l’objet d’une traduction officielle de la Commission d’enrichissement de la langue française. En tout, 19 termes ont été publiés au Journal officiel le 29 janvier, dont 5 ont retenu notre attention. La liste complète est publiée sur le site de France Terme, qui dépend du ministère de la Culture.

Bâtiments intelligents…

Élément de la smart city, le smart building se dit bâtiment intelligent en français. C’est un édifice doté de systèmes « qui lui permettent de s’adapter automatiquement à ses conditions d’utilisation et à son environnement, et qui peuvent, en outre, être télécommandés ». Parmi les paramètres qui peuvent être ajustés de la sorte figurent le chauffage et l’éclairage.

En prolongement, la Commission a aussi officialisé le terme d’immotique pour building automation system et facility robotics. Il s’agit des systèmes automatiques qui gèrent les équipements dans un bâtiment, grâce à l’électronique, à l’informatique et aux outils de télécommunications. Pour la Commission, l’immotique « constitue, pour tous les bâtiments, une évolution de la domotique ».

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Un bâtiment à Toronto.

Source : Scott Webb

… et autonomes

Dans le domaine de l’autonomie, la Commission propose l’éclairage public autonome quand celui-ci est alimenté par sa propre source d’énergie, comme des panneaux solaires ou une éolienne. Cela ne veut évidemment pas dire que cet éclairage est coupé du réseau électrique normal : en le raccordant à lui, il est possible de continuer à l’alimenter dans des conditions dégradées (la nuit ou en cas d’absence de vent).

Dans le même genre d’idée, les self-sufficient building et standalone building deviennent des bâtiments autonomes, c’est-à-dire des structures capables de produire leur propre énergie ou eau. Évidemment, une alimentation de secours peut évidemment être de la partie en cas de défaillance ponctuelle, afin d’éviter de rendre l’endroit invivable faute de courant ou d’accès à l’eau potable.

Les économies d'énergies sont réelles, mais marginales. // Source : Pixabay/CC0 photo recadrée

Les économies d'énergies sont réelles, mais marginales.

Source : Pixabay/CC0 photo recadrée

Le Linky est aussi concerné

La Commission a aussi publié le compteur électrique connecté pour smart electric meter (et ses variantes de smart meter et smart power meter), qui concerne les boîtiers Linky, entre autres. Elle accepte également les alternatives de compteur communicant et de compteur électrique communicant, qui sont des termes plus justes que le qualificatif d’« intelligent».

Ces nouvelles expressions, qui annulent la précédente traduction de 2012 de « compteur électrique interactif », reflètent mieux les caractéristiques de ces appareils, qui mesurent la consommation énergétique, se connectent à des réseaux de gestion, sont interactifs et sont en capacité d’échanger des informations avec le réseau, de façon à suivre avec plus de finesse la consommation d’un bâtiment.


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