Une étude de la Foundation for Responsible Robotics questionne les futurs enjeux concernant les robots sexuels. Tout en soulignant l’aide que pourraient apporter les machines à certaines personnes, elle alerte sur les risques éthiques de leur démocratisation.

C’est un fait avéré : un robot peut déclencher une forme d’excitation sur un humain. Une réalité à la fois prometteuse pour de nombreuses personnes, pour qui avoir une vie sexuelle épanouie n’est pas toujours une évidence — les personnes âgées, en situation de handicap ou pour qui les relations sexuelles ont un caractère traumatique –, mais également source d’inévitables questionnements éthiques.

Ces enjeux viennent de faire l’objet d’une étude, Our sexual future with robots, menée par la Foundation for Responsible Robotics et publiée le 5 juillet 2017. L’objectif est de proposer « un résumé objectif des enjeux et opinions diverses sur ce qui pourrait être notre plus intime relation avec les robots. » Il n’y est pas question de spéculer sur de futurs robots dotés d’une personnalité, mais sur les enjeux auxquels les robots sexuels pourraient nous confronter d’ici 5 ou 10 ans.

Vers une révolution

Les auteurs de l’étude estiment que l’on peut raisonnablement s’attendre à voir émerger une révolution sur le plan sexuel grâce aux robots : ils pourraient apporter une aide non négligeable aux personnes qui rencontrent des difficultés à avoir des rapports sexuels autrement. Les machines seraient ainsi un outil vers la guérison sexuelle, par exemple pour des personnes traumatisées ou souffrant de dysfonctionnements érectiles.

Flickr/CC/Michael Coghlan

CC Flickr Michael Coghlan

Néanmoins, la fondation alerte sur les risques potentiels de cette démocratisation des robots sexuels : ils pourraient favoriser l’objectivation des femmes et de leur corps ou modifier notre perception du consentement sexuel. Les auteurs ajoutent que les robots pourraient être utilisés afin de satisfaire des désirs considérés par le droit comme relevant de l’illégalité.

Les robots sexuels risquent de contribuer à l’objectivation des femmes

« Il y a effectivement des avantages à cette technologie, mais comme pour toute chose, il y a un équilibre, avance Aime van Wynsberghe, co-directrice de la fondation. Il faut trouver un équilibre entre l’absence de réglementation — qui conduit à des usages et personnification des enfants et femmes comme objets sexuels — et une régulation excessive qui étoufferait la technologie. Il faut trouver le moyen d’équilibrer la balance, afin d’exploiter le positif. »

Enfin, cette étude postule que la popularité future des robots sexuels sera sans doute liée à leur niveau de réalisme, qui devrait conditionner la manière dont ils seront acceptés socialement.

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