Pour lutter plus efficacement contre le braconnage, la fondation Lindbergh s’est associée à Neurala pour doter ses drones de surveillance d’intelligence artificielle. Ce système d’identification et de distinction des rhinocéros, des éléphants et des braconniers permet d’alerter les gardes-forestiers en temps réel d’un danger.

À travers le continent africain, un rhinocéros est tué toutes les 9 à 11 heures. Pour les éléphants, ce chiffre grimpe à un meurtre toutes les 14 minutes pour un éléphant. À ce rythme, les deux espèces risquent de disparaître d’ici 10 ans. La fondation Lindbergh, bien consciente des ravages du braconnage grâce à son programme de protection animale Air Shepherd, qui l’y confronte directement, a décidé de renforcer sa lutte.

Désormais, les drones silencieux d’Air Shepherd, qui sillonnent déjà la nature dans différents pays d’Afrique, vont pouvoir s’appuyer sur l’intelligence artificielle fournie par l’entreprise Neurala, réputée pour son savoir-faire en la matière. Concrètement, les drones de la fondation Lindbergh seront capables d’identifier les éléphants, les rhinocéros, les braconniers et leurs véhicules, et de les distinguer grâce à ces neurones en réseau.

De jour comme de nuit (grâce à la vidéo infrarouge), le système leur permet de repérer les intrus potentiels et ainsi d’alerter les gardes-forestiers en temps réel pour appréhender les braconniers avant même qu’ils aient eu le temps d’atteindre un troupeau.

https://www.youtube.com/watch?v=aPtlYwIt-cw

Matériel high-tech contre braconniers lourdement armés

Ce système permet aussi potentiellement de repérer les braconniers lorsqu’ils s’adonnent à d’autres pratiques, comme l’empoisonnement de cours d’eau entiers pour éliminer leurs cibles plus facilement, quitte à tuer ce faisant d’autres animaux non recherchés. On peut également imaginer une potentielle intégration, à terme, de l’IA capable de détecter des armes, y compris sur des images vidéo de mauvaise qualité.

La fondation Lindbergh, qui appelle aux dons pour financer cette activité de protection animale, rappelle que son programme Air Shepherd a déjà fait ses preuves avec plus de 5 000 heures de surveillance réalisées au cours de 4 000 missions dans 3 pays différents. Elle souligne aussi que 70 % de l’ivoire récolté sur les cadavres de rhinocéros ou d’éléphants est ensuite exporté en Chine, à destination des classes les plus aisées.

Reste à savoir si les drones, malgré leur furtivité, ne risquent pas d’être abattus par les braconniers, dotés d’un véritable arsenal militaire, entre leurs lunettes de vision nocturne, leurs fusils d’assaut et même, pour certains, d’hélicoptères.

Le patron de Neurala, Max Versace, se félicite de ce partenariat : « C’est un excellent exemple de la façon cruciale dont l’IA peut être utilisée pour une bonne cause. » Certains redoutent en effet un scénario catastrophe — popularisé par les œuvres de science-fiction — où l’IA se retournerait à terme contre l’humanité. Pour éviter un tel danger, l’entrepreneur aux mille projets, Elon Musk, a même fondé le collectif DeepAI, censé faire avancer l’IA « de manière profitable [pour l’homme] ».

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