L’Ukraine s’efforce de se libérer de sa dépendance envers le constructeur chinois de drones DJI. Une étape majeure a peut-être été franchie avec les premières livraisons des drones baptisés Shmavic sur le front. Ces quadricoptères ont vocation à remplacer progressivement le modèle Mavic du fabricant chinois.

L’annonce date de fin septembre 2025, reprise par le magazine américain Forbes le 3 novembre 2025.

Dans une déclaration relayée sur YouTube, Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre ukrainien et ministre de la Transition numérique, annonçait que les premières versions ukrainiennes du drone « Mavic » avaient été livrées sur le champ de bataille.

Ces alternatives locales doivent répondre au besoin ukrainien de disposer de ses propres équipements en petits drones de reconnaissance à faible coût. Les forces armées du pays se sont très longtemps reposées sur des versions détournées du modèle du constructeur chinois DJI.

« Tous les drones de la gamme Mavic sont repliables, compacts et légers. », voici les caractéristiques qui ont largement contribué à la prolifération de ces drones sur front  // Source : DJI
« Tous les drones de la gamme Mavic sont repliables, compacts et légers », indique le site de DJI. Ces caractéristiques ont largement contribué à la prolifération de ces drones sur le front. // Source : DJI

Un projet de drones ukrainiens de longue date

La concrétisation de ce projet est attendue de longue date. Un conseiller stratégique du président Zelensky avait d’ailleurs partagé quelques images d’un drone surnommé « Shmavic » en novembre 2024, mais sur le front, aucune trace d’engins de ce type.

Si l’on en croit les dernières annonces des autorités ukrainiennes, cela ne devrait plus tarder : 1 000 premiers quadricoptères de fabrication nationale auraient été livrés. Ce serait la première fois que le pays déploie à grande échelle des alternatives locales.

Depuis l’invasion russe de février 2022, les forces ukrainiennes se sont largement reposées sur la gamme Mavic du fabricant chinois DJI. Ces drones, équipés d’une caméra, faciles à transporter, autonomes, maniables et dotés d’une portée stratégique, ont proliféré sur le front principalement à des fins de reconnaissance, tant du côté russe que du côté ukrainien.

Mais le constructeur chinois DJI s’oppose officiellement à l’utilisation militaire de ses appareils, obligeant à se les procurer via des tiers.

Les caractéristiques des drones ukrainiens

L’entreprise ukrainienne Frontline Robotics, qui conçoit l’une de ces alternatives locales, est évidemment dithyrambique sur son produit. Interrogé par Forbes, un porte-parole affirme que leur drone a été pensé pour fonctionner dans un environnement de guerre électronique intense, contrairement au Mavic.

Le système intégrerait une navigation visuelle basée sur l’IA, permettant au drone de se repérer même en cas de brouillage GPS. Un dispositif de sécurité garantirait aussi le retour du drone à sa base. Son coût global est légèrement supérieur à celui d’un Mavic, mais cela serait compensé par une bien meilleure capacité de survie.

« Alors qu’un Mavic classique effectue environ 60 missions par drone, nos systèmes en réalisent en moyenne 300 », assure le porte-parole de Frontline Robotics.

Reste à voir comment l’appareil saura s’intégrer dans l’arsenal des combattants ukrainiens utilisant les DJI Mavic et autres modèles chinois depuis des années.

D’autres fabricants ukrainiens sont aussi mobilisés pour fournir des alternatives locales. Le 100 % ukrainien reste encore hors d’atteinte, certains dépendant toujours de pièces chinoises, notamment pour les caméras haute définition. Frontline affirme que seulement 15 % de ses pièces proviennent de Chine, et que de plus en plus de composants sont désormais disponibles en Ukraine.

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