En misant sur Proximus, Xavier Niel espérait s’imposer sur le marché belge des télécoms, l’un des plus chers d’Europe. Mais son plan a été refusé net par les autorités, soucieuses de garder le contrôle de leur opérateur national.

Les utilisateurs belges vont devoir prendre leur mal en patience. Dans un post publié sur X le 18 octobre 2025, Xavier Niel — le Français derrière Free — dit être « chaud » pour déployer un forfait en Belgique. Seul petit bémol : le gouvernement s’y oppose ouvertement.

Xavier Niel est reparti les mains vides

Après avoir bousculé le marché français en 2012, Xavier Niel rêvait d’exporter l’esprit Free en Belgique. Mais le fondateur d’Iliad s’est heurté à un mur, et pas n’importe lequel : l’État belge, qui n’a pas voulu de lui. Pourtant, en 2023, le magnat des télécoms a pris une participation significative dans l’opérateur historique belge Proximus (environ 6%), via une holding qu’il contrôle.

Deux ans plus tard, au printemps 2025, il a proposé un partenariat inédit avec l’État belge (qui détient plus de 50 % du capital de Proximus), a révélé l’Echo. Selon la presse belge, dans ce plan, l’État aurait conservé la présidence du conseil tandis que Xavier Niel aurait nommé le CEO, avec la possibilité d’accroître sa participation dans le futur. Ce montage lui aurait ainsi permis de piloter la stratégie commerciale et de casser les prix, tout en laissant l’État aux commandes du capital. Une proposition rejetée par le gouvernement belge. Dommage.

Xavier Niel chez ByteDance. // Source : Numerama
Xavier Niel chez ByteDance. // Source : Numerama

Des prix beaucoup plus élevés en Belgique

Dans les faits, le marché belge des télécoms présente plusieurs attraits majeurs pour Xavier Niel, notamment en raison de sa structure oligopolistique, de ses prix élevés et de son potentiel d’effet de « rupture » similaire à ce qu’il a accompli avec Free en France en 2012. Celui-ci est par ailleurs dominé par trois acteurs principaux (Proximus, Orange Belgium, Telenet/BASE), ce qui induit une concurrence faible et des tarifs parmi les plus élevés d’Europe, aussi bien sur le mobile que sur l’internet fixe. Le gigabyte est par exemple environ 13 fois plus cher en Belgique (3 € le Go) qu’en France (0,23 € le Go). Sur le fixe, la France affiche des tarifs moyens 30 à 40% inférieurs, pour des services équivalents et la différence atteint parfois 42 €/mois pour les packs combinés. Bref, Xavier Niel aurait de quoi casser les prix.

Pour l’heure, sa proposition est jugée trop ambitieuse : elle est perçue comme une tentative de prise de contrôle indirecte, notamment en raison de la nomination du futur CEO et de la possibilité d’accroître sa participation au capital. Le gouvernement belge a dit non, mais Xavier Niel n’a pas dit son dernier mot : il reste solidement ancré dans le paysage télécoms belge via Proximus.

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